La flexisécurité - publié le 29/05/2011

Thèmes abordés

fléxisécurité, fléxi-sécurité, sécurité, modèle danois, facilité, entreprises, triangle d'or, chômage, licnecier

Résumé du document

Quels enseignements peut-on tirer du modèle danois pour la France? Le modèle danois peut-il inspirer la France pour garantir plus de flexibilité organisationnelle et plus de sécurité à l'égard des nouveaux risques auxquels font face les salariés?

La flexicurité, contraction de flexibilité et de sécurité est un système social basé sur 3 piliers principaux : facilité des entreprises à embaucher et à licencier, une compensation élevée en cas de chômage et une politique active du marché du travail basée sur la formation et la reconversion (ces 3 piliers sont appelés ''le triangle d'or).

Extraits

[...] De plus, une moindre hiérarchisation du monde du travail permettrait une application plus rapide de certaines mesures du modèle danois. Cependant, tout dans le modèle danois n'est pas bon pour la France. L'abandon des emplois peu qualifiés au profit des emplois qualifiés serait catastrophique pour notre pays de 65,5 millions d'habitants. En effet, accepter la délocalisation des emplois peu qualifiés mènerait à un chômage encore plus conséquent. De plus, une augmentation de la TVA pour augmenter le budget lié aux dépenses sociales serait très mal vu par la population. [...]

[...] Le modèle danois de flexicurité a vu le jour en 1999. En plus de reposer sur le triangle d'or, le modèle danois s'appuie aussi sur un code du travail allégé avec un état très peu interventionniste en matière de législation mais aussi sur un puissant dialogue social entre patronat et syndicats ainsi que sur une centralisation des négociations collectives clés (sous un seul ministère : emploi et aide sociale) accompagnée d'une décentralisation de leur mise en œuvre dans un but d'efficacité accrue. [...]

[...] Des mesures pouvant s'apparenter à de la flexicurité ont vu le jour en France. C'est le cas notamment du CPE proposé par Dominique de Villepin ou encore de l'accord du 11 janvier 2008 sur la modernisation du marché du travail. Mais comme la culture Française est de critiquer avant de réellement étudier le problème ou d'attendre son application pour juger, ces deux propositions ont subi une critique virulente de la part de la population et des syndicats et ainsi le CPE a du être abandonné par exemple. [...]

[...] Mais, une réduction drastique du déficit public a relancé la croissance et l'instauration de la flexicurité en tant que modèle social quelques années après a permit au Danemark de se retrouver dans une meilleure ‘'forme sociale'' qu'en France. Alors que faire ? Tout d'abord, la flexicurité organise la complémentarité de trois dispositifs habituellement faiblement coordonnés et ce notamment en France. Ces trois dispositifs sont le droit du travail, la politique de l'emploi et le régime d'indemnisation du chômage. S'inspirer de cela en France (comme cela a été fait au Danemark) permettrait un relâchement des contraintes pesant sur la gestion de l'emploi par les entreprises. [...]

[...] En effet, actuellement l'attribution des aides et les négociations du droit de travail s'effectuent au sein des conseils régionaux de l'emploi. Mais ce sont les collectivités locales qui connaissent véritablement les besoins en travail ainsi que la main d'œuvre disponible. Ainsi, une plus grande décentralisation des décisions et des actions en France permettrait d'avoir un marché du travail plus flexible et le fait de pouvoir le gérer localement renforcerait la sécurité et permettrait une efficacité accrue des dispositifs mis en place quant à la reconversion ou quant à la requalification des personnes sans emploi. [...]