La condition féminine, en règle générale, a connu de grandes évolutions ces dernières décennies. Néanmoins, aujourd'hui il est quelquefois difficile de trouver sa place en tant que femme, mère, fille, alors que beaucoup de repères sont en contradiction surtout pour les femmes immigrées d'où leurs difficultés d'insertion. Par ailleurs les médias font écho du projet de loi relatif à l'immigration, à l'intégration et à l'asile. Il est évident que la question de l'immigration et plus particulièrement celle du regroupement familial est actuellement au centre des préoccupations du gouvernement.
Au cours de mon stage j'ai rencontré des femmes en situation très précaire. L'immigration représente une rupture qui peut être encore plus compliquée lorsque la femme se retrouve seule après une séparation conjugale. Je me suis sentie démunie face à la fragilité de ces femmes. Cela m'a amenée à m'interroger sur les problématiques qui les entourent (...)
[...] Cette femme souffrait beaucoup de la violence du rejet de sa communauté. Quand elles arrivent ces femmes sont souvent dans une spirale de la culpabilité, elles ont honte et se considèrent comme fautives.89 Il n'est pas rare de constater que l'entourage de la femme exerce une pression, lors d'un entretien une femme m'a dit ne plus vouloir voir sa fille car elle avait divorcé. Pour elle sa fille est devenue une honte pour la famille et ne peut plus être considérée comme une bonne musulmane. [...]
[...] Elle est arrivée en France à l'âge de 18 ans pour se marier avec un homme de 15 ans son aîné qu'elle connaissait peu avant leur union. La vie conjugale s'est très mal passée et Khadija a vite souhaité la séparation. Elle a rencontré d'importantes difficultés autant sur le plan psychologique que matériel Samia : est une jeune femme de 20 ans. Elle s'est mariée à 18 ans au Maroc et a eu un enfant de cette union qui se trouve toujours au Maroc. Par la suite, elle a rejoint provisoirement seule son mari qui était en France. [...]
[...] Les individus issus d'une même classe ayant vécu des expériences de vies similaires auront tendance à réagir de façon identique. Dans la société maghrébine traditionnelle, les rôles de chacun sont bien distincts. Le père contrôle tout, c'est le chef de la famille, sa femme et ses enfants lui appartiennent, en contrepartie il doit subvenir à leurs besoins et les protéger. La femme, quant à elle, doit s'occuper de la procréation, de l'éducation des enfants et de toutes les tâches domestiques.30 Elle évolue uniquement dans la sphère privée, alors que le territoire de l'homme est la sphère publique auquel la femme n'a pas accès. [...]
[...] Pour l'anthropologue il faut faire la distinction entre l'inné et l'acquis. L'inné correspond à tout ce qui existe en nous dès notre naissance ; alors que l'acquis c'est ce qu'on apprend tout au long de notre vie au contact des autres qui peut être assimilé à la culture. On opposera alors le naturel et le culturel. En philosophie on souligne que la culture caractérise un effort qui reste propre à l'homme Définition donnée par L'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) http://fr.wikipedia.org/wiki/Culture 11 Larousse du bac, Larousse 1992, page Je me suis, par la suite, intéressée plus particulièrement à la culture maghrébine. [...]
[...] Toute rupture conjugale a des conséquences sur la vie des enfants, chacun d'eux réagi dans sa singularité à cette situation. Au-delà de la dimension psychologique de la rupture pour l'enfant, son statut juridique au regard du contexte culturel est instable et complexe. Selon Edwige RudeAntoine, le modèle traditionnel de la législation des pays Maghrébins selon lequel une femme ne peut pas être tutrice d'un enfant, mais simplement en avoir la garde, est en train d'évoluer. Aujourd'hui dans des cas spécifiques de décès ou d'incapacité du père elle peut obtenir la tutelle de son enfant ainsi que sa garde, sauf au Maroc restant fidèle à la tradition. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture