"Pourquoi es-tu venue au monde, ma fille, quand un garçon je voulais ? Vas donc à la mer remplir ton seau : puisses-tu y tomber et t'y noyer"
Telles sont les paroles d'une chanson populaire de l'Inde. Avec près de 500 millions de femmes discriminées dans de nombreux domaines, naître femme en Inde reste encore aujourd'hui difficile. En effet, ce pays est l'un de ceux qui comptent le plus grand nombre de femmes soumises à un statut très inégalitaire par rapport à celui des hommes.
Alors que l'importance des femmes dans le développement socio-économique commence à être reconnue par de nombreuses organisations, telle que la Banque Mondiale, l'Inde est l'une des rares nations où les filles sont moins nombreuses que les garçons. Alors qu'en Europe elles sont au nombre de 1 050 pour 1 000 hommes, dans le pays d'Indira Gandhi elles sont seulement 933 pour 1 000 hommes. Telle est la conséquence de la pratique de l'avortement sélectif et de l'infanticide, dont les victimes sont essentiellement les enfants de sexe féminin. Les violences et les inégalités que connaissent les Indiennes sont multiples et perdurent tout au long de leur vie, se terminant parfois de manière tragique avec la coutume du sati.
Alors qu'un vieux dicton dit qu'«élever une fille, c'est comme arroser une plante dans le jardin de son voisin», l'Inde se positionne aujourd'hui comme puissance émergente, et la plus grande démocratie du monde. Dans ce contexte il est intéressant de s'interroger sur la place de la femme dans la société indienne actuelle.
[...] Dès lors que le rôle principal de la femme est de perpétuer la lignée, elle n'a aucun statut social sans la présence d'un mari. D'ailleurs les veuves sont couramment rejetées. La naissance d'une fille va être considérée comme un malheur pour diverses raisons. Tout d'abord il est indispensable pour une famille hindoue traditionnelle d'avoir un fils puisqu'il permet au nom et à la tradition familiale de se perpétuer. C'est également au fils ainé d'assurer les rites funéraires du père. De plus, une fille représente une véritable charge pour la famille. [...]
[...] Bien que les hommes sachent que la femme est un bien précieux, aucun ne la traite correctement. Tous sont incapables de prendre conscience et de changer le comportement qui a valu la presque extinction des femmes. Si la femme arrive à survivre, le poids des traditions se fait encore sentir dans sa vie adulte et elles sont constamment soumises à un statut inégalitaire. Alors que la dot a été abrogée en 1955, cette tradition demeure et est notamment à l'origine de ce qu'on appelle des accidents domestiques En effet, la belle-famille, considérant qu'elle n'a pas reçu une dot suffisante, essaye de faire chanter la mariée, la menace, la maltraite et cela peut même aboutir à des assassinats. [...]
[...] Les violences et les inégalités que connaissent les indiennes sont multiples et perdurent tout au long de leur vie, se terminant parfois de manière tragique avec la coutume du sati. Alors qu'un vieux dicton dit qu' «élever une fille, c'est comme arroser une plante dans le jardin de son voisin», l'Inde se positionne aujourd'hui comme puissance émergente, et la plus grande démocratie du monde. Dans ce contexte il est intéressant de s'interroger sur la place de la femme dans la société indienne actuelle. La femme indienne est soumise au poids d'une société traditionnelle patriarcale mais son statut connait une émancipation progressive depuis l'indépendance (II). [...]
[...] Se développent également un véritable commerce des fiancées et un phénomène de dot inversée. Cela a comme conséquence de créer des tensions supplémentaires puisque ce sont les hommes les plus riches qui ont la possibilité d'acheter leur femme à des intermédiaires, ou encore de favoriser l'apparition de la polyandrie (familles achetant une femme pour tous ses fils). Ce thème a été approché de manière troublante et violente par Manish Jha, dans son film Matrubhoomi : a nation without women qui a remporté de nombreux prix internationaux, dont Fipresci au festival de Venise. [...]
[...] Alors que la femme est souvent dévalorisée dès l'enfance, la soumission est parfois fortement imprégnée dans son tempérament. Selon une étude faite par le gouvernement indien 56,2% des femmes qui n'ont jamais été mariées pensent que le mari a des raisons suffisantes de maltraiter son épouse. Pour 36,5% d'entre-elles, sortir de la maison sans en avertir leur époux est également une raison justifiée de violence conjugale Toutefois, malgré la situation parfois critique des femmes indiennes, en 1929, le Mahatma affirme selon moi son travail (de la femme) ne saurait souffrir d'aucune exclusion qui ne soit applicable à l'homme. [...]
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