Le féminisme, qui rassemble et mobilise ses militants dans une lutte politique en faveur des droits des femmes, a été selon moi un mouvement social essentiel du XXème siècle. Ses origines sont certes antérieures à notre siècle, mais ce n'est que dans ces quelques dernières décennies que de vraies avancées ont été obtenues, comme le droit de vote, pour n'en citer qu'une. Après des siècles de domination masculine, il est très important de reconnaître l'égalité de droit des femmes, qui représentent, ne l'oublions pas, la moitié de l'humanité. Pourtant, l'égalité de fait n'est pas (pas encore?) une réalité, puisque même dans un milieu comme celui de Sciences Po, qui se veut ouvert intellectuellement, on entend des véhiculer des clichés sexistes... C'est donc en tant que jeune femme concernée par les enjeux féminins que je me suis intéressée au féminisme, et plus spécifiquement dans le cadre américain, du fait du thème de la conférence. Mais il y a tant de choses à dire sur le women's movement, et notamment sur son rôle de modèle pour les autres pays, que j'ai été dû faire un choix et me concentrer sur un seul aspect, afin de pouvoir le traiter dans un mini-mémoire d'une quinzaine de pages. J'ai alors choisi d'aborder les relations entre le féminisme et les autres mouvements sociaux (civil rights movements), notamment en faveur des minorités ethniques, thème que nous avions déjà traité en conférence et qu'il était intéressant de voir sous une autre lumière. Ensuite, les deux mouvements sont montés en puissance parallèlement dans les années 1960, aussi peut-on s'interroger sur leur relation réciproque: se sont-ils apporté une aide mutuelle, même indirecte, par exemple en "préparant le terrain" pour l'accueil favorable de revendications, ou au contraire, ont-ils été en compétition
[...] Cette action a inspiré les militants du civil rights, qui ont commencé à protester contre la ségrégation dans les endroits publics. Martin Luther King mit en place la SCLC ou Southern Christian Leadership Conference. Des mouvements étudiants furent fondés eux aussi au début des années 1960, tels le SNCC (Student Non-Violent Coordinating Committee, au sein de la SCLC) ou la SDS (Students for a Democratic Society). Un activisme aussi bourgeonnant encouragea un changement dans la politique fédérale, et donc dans les opportunités politiques offertes au mouvement féministe. [...]
[...] Lorsque les femmes de couleur reprochent aux organisations féministes de ne pas s'être occupées de leurs problèmes de manière adéquate, c'est parce que le féminisme blanc ne prend pas en compte les spécificités des femmes des minorités ethniques, et particulièrement des Noires. Ces dernières voudraient voir le mouvement féministe aborder les problèmes de pauvreté, de drogue, de chômage, d'assistance sociale . tout simplement parce qu'elles sont davantage concernées. En effet, les Noirs américains ont trois fois plus de chances de vivre en-dessous du seuil de pauvreté que les Blancs. [...]
[...] Déjà, on remarque un fort lien entre les mouvements en faveur des droits des minorités (principalement les Noirs au XIXème s.) et ceux en faveur des droits des femmes. Le droit de vote a été accordé aux femmes par le 19ème amendement, en 1920, ce qui a constitué un succès majeur mais ambigu. En effet, l'enjeu qui avait unifié le mouvement féministe ayant disparu, ce dernier s'est scindé en deux bords opposés, l'un défendant l'égalité des femmes, l'autre leur protection. [...]
[...] C'est pourquoi on peut dire que les femmes n'ont pas eu vraiment à choisir entre leur combat pour les droits des minorités ou leur combat pour les droits des femmes: les deux étaient entremêlés en une volonté de lutter à la fois contre l'oppression raciste et l'oppression sexiste. Le lien entre ces deux sources d'oppression a donc bien contribué à forger une spécificité du féminisme américain. Surtout, la diversité au sein du mouvement féministe l'a enrichi d'autant, réunissant des femmes de toutes races et classes qui ont porté en elles l'espoir de changer la société américaine. [...]
[...] dans lesquelles on peut inclure les femmes, bien qu'elles ne soient pas vraiment une minorité. Mais il ne faut pas oublier que les femmes ont dans un premier temps pris conscience de leur "infériorité" sociale lorsqu'elles ont été victimes de discrimination au sein même des mouvements sociaux dans lesquels elles militaient. Le phénomène s'est reproduit dans les années 1960, créant en réaction de nouvelles branches du féminisme. Le féminisme né en réaction aux civil rights movements Le sexisme ambiant dans les mouvements sociaux Le mécontentement des jeunes femmes militant au sein des mouvements pour les droits civiques et de la new left du début des années 1960 a créé un énorme groupe de recrues potentielles. [...]
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