Le féminisme depuis 1945

Thèmes abordés

féminisme, droit de vote, femmes, mouvements féministes, IVG, droit à l'avortement, Simone de Beauvoir, FEMEN, Mouvement de Libération des Femmes, MLF, Queer

Résumé du document

« Si le féminisme est une question dépassée, il en demeure une autre obscurément traitée à travers toute la littérature féminine depuis 1914-1918, imposer entre la ménagère et la courtisane, un troisième type d'amoureuse qui serait dans sa réussite une gardienne des rêves... ». Marguerite Grépon, dans son journal Ariane, traduit à travers cette phrase la nécessité pour le mouvement féministe de définir de nouveaux objectifs après l'acquisition du droit de vote en 1944.

En effet, le 21 avril 1944, le féminisme, mouvement social et doctrine visant à la défense des intérêts féminins et l'amélioration et l'extension du rôle et des droits des femmes dans la société, atteint le principal objectif de sa lutte depuis quelques décennies, le droit de vote. Par conséquent, dès 1945, désarçonnés, les mouvements féministes doivent impérativement se redéfinir et trouver de nouveaux objectifs.

Extraits

[...] Seulement, il s'agit de victoires indéniablement inachevées, car bien que les droits d'exister socialement et politiquement ont été acquis, le pouvoir de les exercer n'est quant à lui pas effectif. Dès lors, l'égalité parfaite entre hommes et femmes paraît complètement utopique, au sein d'une société patriarcale. Bibliographie : G. DUBY, M. PERROT, Histoire des femmes en Occident Tome 5 : le XXe siècle, Paris, Tempus Perrin C. BARD, Les femmes dans la société française au XXe siècle, Paris, A. Colin M. [...]

[...] C'est ainsi que sont définis les nouveaux objectifs. Dès 1971, le MLF oriente sa lutte vers le droit à l'avortement. Les actions provocatrices se multiplient, notamment avec la publication dans Le Nouvel Observateur le 5 avril 1971, du Manifeste des 343 (rédigé par Simone de Beauvoir), la liste de 343 femmes qui ont eu le courage de signer le manifeste je me suis fait avorter Ce texte dénonce les avortements clandestins auxquels certaines femmes furent obligées de recourir, et réclame le droit à l'avortement libre et gratuit. [...]

[...] Les FEMEN, par exemple, mouvement ukrainien né en 2008, relancent le militantisme du corps. Protestant seins nus, elles cherchent à défendre les droits des femmes, et protester contre la corruption, la prostitution, ainsi que pour la démocratie. Auto proclamant leur mouvement de sextrémiste et s'appuyant sur les nouveaux médias comme internet, de sorte que leur action soit massivement diffusée, elles incarnent bien le côté radical de la vague féministe des années 2000. Par ailleurs, elles se positionnent principalement sur des sujets d'actualité brûlants par exemple l'affaire DSK, et expriment leurs opinions sur les problèmes de société actuels. [...]

[...] Les années qui suivent l'obtention du droit de vote des femmes sont difficiles pour le mouvement féministe traditionnel qui peine à se renouveler. Malgré la présence encore limitée des femmes dans la vie politique française, les mouvements féministes cherchent de nouveaux objectifs et se penchent sur la question de la maternité, rejetant les idées de base du féminisme. Les années 1950 sont donc une période floue pour des mouvements féministes désemparés. Vers une redéfinition des objectifs du mouvement Face à cette désorientation, le féminisme doit trouver de nouveaux objectifs et se lancer dans de nouvelles luttes. [...]

[...] Par ailleurs, la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) apportera son soutien au mouvement féministe dès 1971. Ainsi, au-delà de la lutte pour la cause féministe, les égalitaires prônent également largement la lutte du prolétariat, s'alliant avec des groupes d'extrême gauche n'ayant pas de visée féministe à la base. Néanmoins, certaines militantes du mouvement tentent, au cours des années 1980, de réunifier le mouvement féministe, avec notamment la création du Collectif féministe contre le viol (1985), de l'association Elles sont pour (1989), ou encore de la CADAC (Coordination des associations pour le droit à l'avortement et à la contraception). [...]