Explication de l'affirmation suivante de Gaston Bachelard : "Le fait scientifique est conquis, construit et constaté".
Introduction, plan entièrement rédigé, conclusion.
[...] La section s'attache à rappeler les contributions de Descartes en matière de traitement du fait scientifique – le rejet des à-priori est nécessaire pour se libérer d'idées pré-conçues. Cette approche est remise en cause par Bachelard pour deux raisons : l'esprit ne peut faire table rase complètement de ses connaissances passées. Croire que c'est le cas revient à polluer sa compréhension du fait scientifique d'informations hasardeuses. 'Conquérir le fait scientifique' : reconnaissance de l'information passée. Afin de dépasser cette limite de la pensée cartésienne, Bachelard préconise au contraire de conquérir le fait scientifique à travers la confrontation des connaissances passées. [...]
[...] En effet, si cette dernière à réussi à passer le test de la falsifiabilité de Popper, ou encore n'est pas remise en cause dans son paradigme-coeur de Kuhn, alors la traiter avec méfiance – ou scepticisme- est un contre-temps. De même pour le langage adopté – ce qui peut être une approche rigoureuse pour un scientifique peut déboucher sur une pléthore de mots et de concepts, qui peuvent signifier la même chose. La démarche maximaliste de Bachelard était très probablement nécessaire pour asseoir les bases d'une démarche scientifique rigoureuse à la fin du XIXème siècle. [...]
[...] La démarche scientifique systématise cette confrontation. Les flux entre les trois mondes donnent un cadre plus général à la pensée de Bachelard, laquelle n'est plus restreinte à l'objet/fait scientifique, mais à la connaissance humaine, et en particulier – surtout- la théorie, qui est une collection ordonnée de faits scientifiques. La falsifiabilité du fait scientifique comme moteur d'apprentissage et d'accumulation du savoir scientifiques Toujours avec Popper, le caractère de falsifiabilité permet de donner un critère de dynamique d'accumulation – ou de transition d'une théorie à une autre – de la connaissance scientifique. [...]
[...] Cette dernière ayant été acquise d'une manière scientifique, il n'y a pas de raison à la rejeter. Le langage spécifique n'est pas systématiquement réinventé : chaque scientifique doit préfacer ses résultats par l'épistémologie de ses éléments de langage, ce qui est une perte de temps et de ressources, qui peut être évitée en adoptant une nomenclature standardisée des concepts scientifiques. Cette dernière émerge à travers un consensus implicite ou explicite dans la branche concernée. Les concepts de programme de recherche et de paradigmes, respectivement chez Lakatos et Kuhn sont plus pertinents pour appréhender la recherche scientifique que la maxime de Bachelard. [...]
[...] En d'autres termes, la démarche scientifique doit se libérer du lieu commun de la doxa, et chercher de construire à la place un cadre d'analyse pré- défini au préalable. Ce cadre conceptuel servira ensuite à énoncer le protocole expérimental à travers lequel le fait scientifique sera appréhendé. Pour Bachelard, il s'agit de n'émettre d'opinion que sur des questions dont l'existence a été clairement formulée. Le traitement de cette citation de Bachelard se fera en trois étapes : dans un premier temps, il s'agit d'expliquer le cadre épistémologique de sa pensée, notamment en rapport avec les biais et idées pré-conçues que l'esprit humain garde inconsciemment lors de son étude de phénomènes naturels. [...]
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