En un peu plus d'un siècle, à partir de 1850, la France et ses voisins ont connu des bouleversements profonds dans les fondements et le contenu des interventions publiques. Schématiquement, on est passé d'une phase où les autorités publiques intervenaient très peu dans les régulations sociales ou économiques (se contentant d'assurer la sécurité interne ou externe, la question des démunis étant alors du ressort de la charité privée), à un État – au sens large – se donnant pour mission de réguler les échanges marchands, les relations du travail, et de prendre en charge la solidarité. Dans cette phase, on prête aux interventions publiques la vertu d'imiter les effets pervers du marché. Grosso modo, c'est le passage de l'État-gendarme à l'État-providence. La réalité est beaucoup plus nuancée : il ne faut pas réduire l'État-providence au développement de la protection sociale ...
[...] C'est la période de gloire des hauts fonctionnaires qui seront les moteurs et les acteurs de cette vaste entreprise de modernisation : Jean Monnet, Pierre Laroque, Robert Debré, Bloch-Lainé L'instabilité ministérielle sous la IVème République et la méfiance de de Gaulle vis-à-vis du personnel politique, ainsi que la diminution des prérogatives parlementaires depuis 1958, vont favoriser l'influence de ces élites administratives, dans les domaines de la modernisation hospitalière, la politique du logement, le nucléaire Cette élite administrative finit par imposer ses choix sans qu'il y ait vraiment eu de débat politique et public (équipement nucléaire civil). L'arrivée massive de hauts fonctionnaires aux positions de pouvoir politique, c'est-à-dire d'individus professionnellement prédisposés à voir dans l'État le lieu exclusif de réponse aux besoins sociaux, a favorisé l'accroissement des interventions publiques. Entre 30 et des ministres sont issus de la haute fonction publique. [...]
[...] Le Conseil général crée au sein de son administration un espace des droits de l'enfant. Il publie un livre blanc sur l'enfance maltraitée, organise un colloque européen avec des stars intellectualo-médiatiques (Alain Finkelkraut), dont le budget équivaut à huit ans d'organisation du service La cause est un combat impérieux et l'une des priorités du Conseil général C'est le produit de l'imposition d'une représentation du monde. Les limites du volontarisme politique On a souligné que la compétition politique est une structure d'offre de politiques publiques. [...]
[...] C'est à partir de la Libération que les oppositions s'estompent et que l'Etat prend un part active dans le développement de la protection sanitaire et sociale. Le Préambule de la Constitution de 1946 proclame l'attachement de la République à des droits sociaux larges. Les Constitutions allemandes et italiennes suivent le même mouvement. Il ne semble plus y avoir de frein idéologique fort à l'expansion du social., les seules limites sont ponctuelles (montant des ressources disponibles). Les politiques sectorielles. Modèle, schéma global d'analyse de l'action publique sur la période 1945- 1980, schéma dont les politiques sociales ne sont qu'une composante. [...]
[...] Cet hôpital n'est qu'un lieu d'enfermement et non un lieu de soins. Pour y régler les problèmes de surpopulation, on y a procédé à l'élimination physique pure et simple des détenus. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour que l'hôpital rencontre la médecine, et encore deux ou trois décennies pour que la médecine rencontre la science et la chimie (médicaments) en Angleterre : Poor Law, pour motifs de salubrité publique. Création de léproseries, on quadrille les quartiers infestés par la peste. [...]
[...] La réalité est beaucoup plus nuancée : il ne faut pas réduire l'État-providence au développement de la protection sociale. La construction de vastes systèmes de protection sociale est une réponse aux profondes mutations sociales qui touchent toutes les sociétés occidentales. Il s'agit d'accompagner le passage d'une société stable à une société en mutation qui perd ses mécanismes traditionnels d'autorégulation. L'industrialisation, le développement du salariat, l'exode rural modifient profondément l'organisation de la vie sociale. Ces mouvements rendent caducs les liens sociaux traditionnels, largement basés sur la solidarité familiale et le communautarisme villageois. [...]
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