Le débat sur la prostitution transcende les clivages politiques. Certains militent pour la prohibition ; d'autres pour la sanction des prostitué(e)s et/ou des clients ; d'autres encore considèrent les prostitués comme des « travailleurs sexuels » à qui il faut reconnaître des droits ; d'autres, enfin, ne souhaitent que pénaliser les abus de ces activités - proxénétisme, réseaux mafieux, etc. Au-delà de ces approches juridiques, on sous-estime souvent la dimension sociale du phénomène.
L'entrée dans la prostitution est la conséquence de facteurs multiples, d'un enchevêtrement de raisons, certes personnelles, mais aussi sociales, tant la prostitution est non seulement tolérée mais organisée et encouragée par nos sociétés.
L'un des piliers de cette exploitation vivace est la détresse personnelle. L'acte prostitutionnel apparaît en effet comme un symptôme, comme une quête, la recherche de solutions à des souffrances profondes. Elle n'est pas vide de sens.
Pour mieux analyser le cas de la prostitution, nous étudierons donc tout d'abord le phénomène de l'exclusion des personnes prostituées, puis nous verrons par la suite que leur intégration dans ce milieu peut découler sur la construction identitaire de ces individus.
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[...] L'un des piliers de cette exploitation vivace est la détresse personnelle. L'acte prostitutionnel apparaît en effet comme un symptôme, comme une quête, la recherche de solutions à des souffrances profondes. Elle n'est pas vide de sens. C'est pour cela que la prostitution est souvent liée à deux phénomènes : l'exclusion, car les personnes prostituées sont marginalisées et tenues à l'écart de la société, et la construction identitaire, les personnes entrant dans la prostitution étant à la recherche d'un groupe d'intégration qui sera alors constitué par le Milieu Mise à l'écart de la société globale, l'adhésion à un groupe, ici constitué par les autres individus du milieu prostitutionnel, leur permet de trouver des valeurs et un rôle à jouer à l'intérieur de cette société dans la société. [...]
[...] Mais l'enfermement croissant qu'engendre la prostitution, la mise à distance de la société, l'intégration totale des règles de vie de ce milieu, la drogue ou l'alcool opèrent un véritable conditionnement : Dans la prostitution, on ne pense pas, on ne se pose plus de question. C'est une vie en sommeil, un état second. On est condamné à descendre (Monique, une prostituée). Cette impression de sécurité et d'appartenance à une famille incarnée par le Milieu crée l'illusion d'un lien social et la fausse représentation d'une réalité empreinte de violence, de mépris de soi, d'exclusion et de solitude. [...]
[...] Cependant, il est important de noter que le manque d'argent, n'est jamais la cause unique et suffisante de la prostitution. - La rencontre d'un indicateur : Tout comme le facteur drogue, la rencontre avec un initiateur n'est pas une cause unique de prostitution. En effet, dans un contexte de rupture des liens familiaux, ou d'histoire douloureuse, le contact avec cette personne peut agir comme un déclic. Ainsi, une personne ayant connu une ou plusieurs des situations précitées et n'ayant jamais pensé à se prostituer peut y être amené seulement par la rencontre d'un proxénète. [...]
[...] Sera également déviant celui qui refuse aussi bien les moyens que les buts de la société. Dans cette perspective, la déviance apparaît largement comme le résultat d'une action de l'individu. Howard Becker (sociologue américain) renverse cette perspective (retrouvant en cela des idées de Durkheim) en montrant que la déviance, loin d'être le résultat voulu ou non d'une action individuelle, est le résultat d'une qualification d'un acte par la société labeling theory ou théorie de l'étiquetage La déviance peut être également vue, dans l'optique de l'École de Chicago, comme un processus de socialisation au sein d'un sous-groupe. [...]
[...] En ce qui concerne la démission parentale, les parents n'ayant pas su mettre en place une relation d'autorité avec leurs enfants, ces derniers souffrent d'un déficit de l'image parentale, conduisant à des difficultés d'identification au modèle parental qui contribue pour une grande part à la construction identitaire de l'enfant. Les carences affectives ont tendance à fragiliser la personne psychologiquement. Elles construisent des personnes fortement dévalorisées qui ont une mauvaise image d'elles-mêmes. Cette fragilité facilite alors l'adhésion à toute personne susceptible de lui apporter un réconfort sous quelque forme qu'il soit. On comprend ainsi aisément que cette carence affective puisse conduire la personne vers le milieu prostitutionnel. - Les abus sexuels : Le nombre de personnes prostituées ayant subi des violences sexuelles précoces est très important. [...]
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