Évolution des dépenses de retraite, soutenabilité du système de santé, départ en retraite, facteur démographique, espérance de vie, baby-boom, cotisations retraite, Fonds de solidarité vieillesse, réforme Balladur, réforme Woerth, Comité d'orientation des retraites
Récemment, nos voisins néerlandais ont vu leur espérance de vie augmenter de quatre mois, ce qui a eu pour conséquence de reculer l'âge de départ à la retraite à 67 ans et 3 mois. En effet, la réforme de 2012 aux Pays-Bas prévoit un ajustement automatique entre l'âge de départ à la retraite et l'espérance de vie. Cette actualité n'est pas sans rappeler notre propre cas puisque le débat sur le recul de l'âge de départ à la retraite perdure. Derrière ce débat se pose en fait la question de la soutenabilité de notre système de retraite, c'est-à-dire sa capacité à assurer les pensions d'aujourd'hui, mais aussi de demain tout en préservant l'équité entre générations et au sein d'une génération.
La pérennité du système de retraite est d'autant plus importante qu'il fonctionne par répartition c'est-à-dire que les pensions versées aux retraités d'une année N sont financées par les cotisations de cette même année. Au vu de cet équilibre fragile, il est important de voir comment évoluent les dépenses de retraite pour savoir si le système est soutenable. Pour cela, nous verrons d'abord que les dépenses augmentent régulièrement, en dépit des réformes menées. Puis, nous expliquerons, au vu des projections faites en la matière, qu'il est urgent de contenir l'évolution de ces dépenses.
[...] Par exemple, on constate une progression moins importante du nombre de retraités depuis 2011 notamment grâce au recul de l'âge de départ à la retraite. Selon le rapport de la Commission des comptes de la Sécurité sociale en juin 2015, la réforme de 2010 à elle seule a permis de faire économiser au régime général entre 3.3 et 4 en 2015. Selon le rapport de la Commission présidé par Yannick Moreau en 2013, grâce à ces réformes, les dépenses de retraites dans le PIB auront été réduites d'environ 7 points à partir de 2040 par rapport à ce qu'elles auraient été sans réforme. II. [...]
[...] Enfin, en matière de retraite, on l'a vu, le système manque de lisibilité ce qui rend difficilement visible l'évolution des dépenses de retraite et donc n'incite pas autant qu'il le faudrait à leur maitrise. Cela rend aussi difficiles les réformes qui doivent s'appliquer à plusieurs régimes n'obéissant pas toujours aux mêmes règles. Pour conclure, les dépenses de retraites ont beaucoup progressé ces dernières années en raison de facteurs démographiques et économiques. Leur augmentation tendancielle a pu être contenue grâce aux réformes menées depuis 20 ans. Cependant, les prévisions en matière de dépenses de retraite montrent qu'en l'absence de mesures nouvelles, la pérennité de notre système de retraite n'est toujours pas assurée. [...]
[...] Cette hausse des dépenses de retraite en soi ne pose pas de problème si on peut les amortir. Or, plus elles sont importantes, plus c'est compliqué, risquant de remettre en cause la pérennité du système. À ce titre, la branche retraite de la Sécurité sociale est en déficit depuis 2002, les complémentaires AGIRC- ARRCO sont en déficit depuis 2008 et le tout alimente la dette sociale déjà conséquente. B. La croissance tendancielle des dépenses de retraite a été freinée par les réformes successives 1. [...]
[...] Il faut encore davantage contenir les dépenses qui évoluent tendanciellement. Pour cela le Comité d'Orientation des Retraites préconise notamment d'agir sur l'âge minimum de départ à la retraite. Il propose de le repousser progressivement de 62 à 64 ans, à horizon 2024, ce qui repousserait également l'âge de départ à la retraite sans décote de 67 à 69 ans. À cet égard, rappelons que l'âge effectif de départ à la retraite, en France, reste l'un des plus bas Il y a donc une marge de manœuvre Vers une réforme systémique du système de retraite ? [...]
[...] À cet égard, on note quelques grandes tendances ayant conduit à la hausse des dépenses de retraite. Le plus marquant c'est l'allongement de l'espérance de vie. Mais on a aussi l'arrivée à la retraite de la génération du baby-boom qui amplifie le nombre de retraités. Parallèlement à cela, le contexte économique s'est dégradé, notamment depuis la crise. De ce fait, le ratio entre cotisants et retraités a beaucoup diminué, il était de 2.5 en 1970, il est aujourd'hui de 1.8 et on estime qu'il descendra à 1.2 en 2050. [...]
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