Sur cette question, la France a adopté une attitude particulière, se démarquant très nettement des considérations retenues en Belgique et aux Pays-Bas. En effet, en partant de l'idée selon laquelle lorsque l'on soulage les souffrances d'un patient et lorsque l'on évite toute forme d'acharnement inapproprié, cela abouti à reconnaître la dignité de sa personne, lui ôtant ainsi son envie et sa tentation de se voir mourir. C'est ainsi qu'aujourd'hui, la loi du 22 avril 2005 condamne l'obstination thérapeutique qui pousse certains médecins à entamer ou à poursuivre un traitement inutile ou disproportionné. Il s'agit en quelques sortes de respecter l'issu fatale du processus naturel. Dans ce même esprit, la loi s'attache à respecter la volonté du patient de se laisser mourir en refusant tel traitement. Tout cela est rendu désormais possible grâce aux progrès considérables de la médecine en matière de soins palliatifs. Ceux-ci visent à procurer un environnement de qualité, un confort matériel et moral, notamment en soulageant la douleur physique et psychique de la personne, de manière à valoriser et à adoucir les derniers moments de la vie.
Ainsi, à la question "euthanasie, acharnement thérapeutique, soins palliatifs, même combat?", la réponse est définitivement négative. Il semble alors intéressant de se demander dans quelles mesures, le refus de l'acharnement thérapeutique et le développement de ces soins palliatifs, permettent-ils de s'opposer à la légalisation de l'euthanasie? Alors que le renoncement à l'obstination thérapeutique et le recours croissant aux soins palliatifs s'attachent à accompagner la vie du patient jusqu'à sa mort naturelle, l'euthanasie, quant à elle, demeure un meurtre, un assassinat, voire un empoisonnement avec préméditation et dont les arguments avancés en faveur de sa dépénalisation sont contestables.
[...] Ainsi, il ne faut pas la confondre avec le suicide assisté (aide au suicide réprimée à l'article 115 du Code pénal). Celui-ci désigne la mort que se donne un malade, en prenant par voie buccale ou intraveineuse, une drogue qui lui a été prescrite et mise à sa disposition par un médecin. En outre, il faut séparer l'euthanasie dite "active", que nous étudions ici, de l'euthanasie dite "passive", qui, elle, renvoie au "laisser mourir", c'est à dire au refus de l'acharnement thérapeutique (précédemment développé). [...]
[...] Enfin, on entend également certaines personnes réclamant une légalisation en tant que simple adaptation du Droit aux faits. Or, toute loi nécessite un travail législatif fondamental correspondant en un choix d'une politique juridique déterminée en fonction des valeurs que l'on entend promouvoir. De plus, aux Pays-Bas, la légalisation n'a pas permis de mettre fin aux pratiques clandestines. Le débat sur la légalisation de l'euthanasie se heurte donc à des objections fondamentales d'ordre social, juridique et politique. En France, cette légalisation, selon (tienne Montero (docteur en droit et professeur à la faculté de droit de l'université de Namur) et Bernard Ars (docteur en médecine et agrégé de l'Enseignement supérieur en Belgique), reviendrait à inscrire dans un texte, une conception de la dignité humaine pour l'imposer a tous. [...]
[...] Certes, cela peut se comprendre. Néanmoins, il se peut que le malade ne soit pas totalement lucide et plie sous le poids de certaines pressions familiales par exemple. Il se peut également que cette volonté ne soit en réalité qu'une alerte comme bon nombre de suicides. On évoque, en outre, l'admission de l'euthanasie uniquement dans certains cas exceptionnels. Or, l'interdit au meurtre ne tolère aucune exception. Certains arguent aussi le fait que personne ne peut imposer aux autres ses propres valeurs morales ou religieuses. [...]
[...] Ainsi, à la question "euthanasie, acharnement thérapeutique, soins palliatifs, même combat?", la réponse est définitivement négative. Il semble alors intéressant de se demander dans quelles mesures, le refus de l'acharnement thérapeutique et le développement de ces soins palliatifs, permettent-ils de s'opposer à la légalisation de l'euthanasie? Alors que le renoncement à l'obstination thérapeutique et le recours croissant aux soins palliatifs s'attachent à accompagner la vie du patient jusqu'à sa mort naturelle, l'euthanasie, quant à elle, demeure un meurtre, un assassinat, voire un empoisonnement avec préméditation et dont les arguments avancés en faveur de sa dépénalisation sont contestables. [...]
[...] L. 6143-2-2. - Le projet médical comprend un volet “activité palliative des services. Celui-ci identifie les services de l'établissement au sein desquels sont dispensés des soins palliatifs. Il précise les mesures qui doivent être prises en application des dispositions du contrat pluriannuel mentionné aux articles L. 6114-1 et L. 6114-2. Les modalités d'application du présent article sont définies par décret. Article 13 I. - Après la première phrase de l'article L. [...]
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