D'après Debarbieux (2004), la violence scolaire est devenue une préoccupation majeure dans les politiques publiques, les programmes scolaires, les enquêtes officielles, les médias, ainsi que dans les recherches scientifiques, depuis les dix dernières années. Ces recherches révèlent conjointement que la majorité de ces violences se déroulent entre les élèves.
On peut se demander quelle(s) conséquence(s) ont les violences scolaires (au sens school bullying, harcèlement entre pairs, Olweus, 1999) sur un élève victime de ses pairs à l'école primaire ?
Ainsi, l'étude de victimation menée par Éric Debarbieux, professeur en sciences de l'éducation, docteur en philosophie, « Les enquêtes de victimation en milieu scolaire : leçons critiques et innovations méthodologiques », in Déviance et Société, Vol. 28, 2004, pp.317-333, nous permet de nous interroger sur la définition et la réalité des violences entre pairs à l'école, pour appréhender ensuite les conséquences sur l'élève victime. Par la suite, nous pourrons mettre en discussion l'étude de Debarbieux avec d'autres recherches et avec l'actualité.
[...] Mais d'autres recherches viennent appuyer la thèse de Debarbieux. Notamment la recherche en psychologie d'Alsaker Françoise D., ("Isolement et maltraitance par les pairs dans les jardins d'enfants : comment mesurer ces phénomènes et quelles sont leurs conséquences ?." In: Enfance.
Tome 46 n°3, 1993. pp. 241-260). Elle est complémentaire de celle de Debarbieux malgré une démarche différente puisque son équipe procède par méthode sociométrique pour les entretiens avec les enfants et des questionnaires pour les adultes. De plus elle est est psychologue tandis que Debarbieux est sur la victimologie. Debarbieux mesurait d'avantage les conséquences sociales, Alsaker les mesure selon l'aspect psychologique donc pour l'individu (...)
[...] Ces types d'enquêtes visent à connaître le point de vue des victimes. Cette étude est menée de 1993 à 2003 dans des écoles primaires et des collèges français. Ici, il nous présente les statistiques d'élèves de collèges défavorisés mais ses conclusions sont valables pour le niveau primaire. Il commence par dresser un portrait du school bullying puis voit ses conséquences. Au niveau de la forme du school bullying, c'est essentiellement du racket, vols, coups et insultes (d'après le tableau qui sont répétés sur du long terme. [...]
[...] Il y a un durcissement des violences c'est-à-dire, pour lui, des violences qui durent, se répètent et menées davantage en groupe. Ensuite, sur les conséquences sociales, la fréquence des violences développe un sentiment de violence dans l'école en général des élèves ont ce sentiment contre dans un collège de classe favorisée. Il y a une inégalité devant le sentiment de violence, une inégalité sociale devant le risque d'être victime (p324). Ce constat est d'autant plus vrai lorsque l'on compare les non victimes et les victimes d'un même établissement. [...]
[...] Une expérience enfantine répandue participant à la définition du rapport aux pairs in l'Année sociologique, 2008/2 Vol p. 319-337 2Delalande J., La cour d'école, un espace à conquérir par les enfants, in Enfances & Psy, 2006/4 no 33, p. 15-19 3Alsaker F., Isolement et maltraitance par les pairs dans les jardins d'enfants : comment mesurer ces phénomènes et quelles sont leurs conséquences ? In: Enfance. Tome 46 pp. 241-260 4Dubet F., Les figures de la violence à l'école. In: Revue française de pédagogie. Volume pp. [...]
[...] Ce qui est intéressant c'est qu'elle nuance son propos car il y a des victimes dites normales c'est-à-dire qui rentrent dans un processus de socialisation, et des victimes dites vraies c'est-à-dire pathologiques. Et dans ces vraies victimes elle distingue les directes et indirectes. Les indirectes sont facilement repérables, il s'agit des victimes rejetées, isolées. Les directes sont plus difficiles car il faut percevoir si la violence est néfaste ou constituante. Et l'article montre bien qu'entre éducateur (parents et instituteurs) il y a des différences de jugement prouvant que c'est compliqué de repérer la violence. [...]
[...] Debarbieux dans son article s'oppose à une autre thèse concernant la violence entre pairs à l'école qui est celle de Cécile Carra, sociologue1. La sociologue défend l'idée qu'il existe une socialisation enfantine dont l'objectif est de structurer les rapports entre pairs. La violence serait un processus d'interaction sociale normal et nécessaire où l'objectif pour l'enfant serait de se faire accepter par ses pairs et se positionner dans la hiérarchie du groupe. Pour justifier cela elle explique que cette violence répandue va générer des pratiques sociales d'évitement (d'élèves, de lieux, d'adultes), des règles, et une structuration de l'espace, notamment dans la cour de récréation qui va être partagée en fonction de la structure des groupes de pairs. [...]
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