Dernièrement, le président Obama a tenu un discours concernant la politique migratoire américaine dans lequel il évoquait « une réforme à la hauteur de notre patrimoine, celui d'une nation de lois et une nation d'immigrants ». Longtemps les États-Unis se sont présentés aux yeux du monde comme une terre d'accueil, une terre porteuse de toutes les promesses, un Nouveau Monde. Ouverte aux migrants, elle l'est jusque dans sa devise « De la diversité naitra l'unité » évoquant des peuples unis dans un destin commun. De cette mixité naitrait en effet l'Américain et de fait elle prend, au fils du temps, un sens culturel et démographique : celui d'une société diversifiée qui doit se construire à travers des vagues d'immigrations successives.
Mais l'attitude américaine envers ses migrants est-elle aussi belle que l'est sa devise ? Le traité de Burlingame qui voulait en 1868 mettre fin au contrôle sur l'émigration chinoise est-il réellement le signe d'une Amérique hospitalière ? À vrai dire, la relation qu'ont entretenue les États-Unis avec leurs migrants est bien plus compliquée qu'il n'y parait et les contradictions qui vont animer ce pays au sujet de l'immigration sont en réalité inhérentes à l'histoire des États-Unis qui longtemps ont eu peur du déclin de la Grande Race (qu'évoquait l'eugéniste Madison Grant). Quand 94 % des électeurs californiens votent à la fin des années 70 contre la présence de certains migrants soit moins de 10 ans après le traité de Burlingame, notre interrogation prend alors tout son sens.
[...] Mais ils ne sont pas seuls, car s'ajoutent également les juifs d'Europe centrale fuyant l'antisémitisme ; rejoint plus tardivement par les italiens. Le décalage se crée alors entre l'idéal construit de la nation américaine comme terre des immigrés et l'accueil qui leur est réservé dans les faits. Entrainant l'amorce d'une frayeur de l'invasion Les années 80 vont alors se démarquer par l'hostilité avec laquelle l'Amérique fait face à ses migrants. Les migrants sont vite perçus comme non assimilables au reste de la nation, ainsi ils constituaient une menace pour l'identité même des purs américains. [...]
[...] En vertu de leur mythe fondateur, les États-Unis sont à la fin du XIXème une nation d'immigrants. Les Etats-Unis comme terre d'immigration Une présence migrante qui se fait de plus en plus conséquente A l'origine des prémices d'une frayeur de l'invasion II- Toutefois, la première moitié du XXème est également celle d'une volonté de réaffirmer l'identité américaine. L'identité américaine va alors se forger dans l'opposition aux migrants, aux non-whites Les années 1920 sont alors celles de la radicalisation des politiques migratoires La restriction de l'immigration est alors renforcée par la crise des années 1930 Bibliographie : Ouvrages : - BRUN (Jeanine), America ! [...]
[...] Les Etats-Unis : nation des immigrés ? Une fierté américaine comme terre d'immigration Donnez-moi vos pauvres, vos exténués, qui en rangs serrés aspirent à vivre libres, le rebut de tes rivages surpeuplés, envoyez-moi ces déshérités rejetés par la tempête de ma lumière, j'éclaire la porte d'or ! Tels sont les mots d'Emma Lazarus gravés en 1883 sur la statue de la Liberté, les mots d'une Amérique qui se voulait comme le refuge de tous ces migrants déshérités. Cette statue qui était la première vision qu'avaient de l'Amérique les migrants arrivant à Ellis Island, l'inscription de ses mots était donc d'une symbolique forte. [...]
[...] Le Darwinisme social sert ainsi à justifier scientifiquement plusieurs concepts politiques eugénistes liés à la domination par des Américains de souche et préserver ainsi la pureté de la société C'est ainsi que le Ozawa Case de 1922 déclara que les japonais n'étaient pas blancs et que par conséquent ils ne pouvaient pas être naturalisés citoyens américains. Une tyrannie de quotas voit alors le jour et aux Etats-Unis une nouvelle dynamique apparait : celle des contrôles migratoires. Les actes visant à limiter le nombre de migrants se succèdent, et l'Amérique entière se positionne contre ses migrants. [...]
[...] Pourtant, cela n'a pas empêché l'émergence de craintes liées aux conséquences de l'immigration sur les valeurs nationales et nombreux sont les mouvements du siècle dernier qui se sont construits sur l'opposition aux immigrés. Le débat qui se posait en 1930 est à vrai dire toujours d'actualité. Quand on perçoit encore l'appréhension des citoyens apprenant qu'en 2050 la majorité des américains ne seront pas de race blanche, les deux visages de cette l'Amérique dont parlait Jacques Portes se révèle être toujours bien présent. [...]
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