L'exploitation sexuelle des enfants a une très grande ampleur en Inde, sous toutes formes. Selon certaines sources l'Inde est considérée comme le pays remportant le triste record du plus grand nombre d'enfants prostitués. A tout niveau l'Inde est une véritable plaque tournante dans le trafic d'enfants ayant pour but l'exploitation sexuelle à des fins commerciales. Elle est à la fois lieu d'origine de ces enfants, de destination mais aussi de transit. La hausse de la pauvreté, combinée aux grands profits que se font les maisons closes face à la demande accrue de jeunes filles (ce qui résulte surement de la peur d'attraper le VIH avec des prostitués plus expérimentées) a contribué à l'augmentation du trafic ces dernières années. Ces enfants arrivent en Inde principalement du Népal et du Bangladesh, et passent par l'Inde pour aller au Pakistan et le Moyen-Orient. Les chiffres exacts ne sont pas précis mais de manière générale on peut avancer qu'il y aurait près de 2 300 000 de prostituées, dont 15 % seraient en dessous de l'âge de 16 ans, soit près de 400 000 enfants (Chiffres de l'Observatoire International du Travail, 2006). Les enfants, dont près de la moitié ont entre 11 et 14 ans selon la Commission des Droits de l'Homme (2005), sont soumis à des abus physiques en plus des abus sexuels, des conditions analogues à l'esclavage. Les entretiens réalisés avec des jeunes filles montrent qu'elles ne peuvent pas utiliser de contraceptif et elles subissent de nombreuses conséquences sur leur santé. 32.3% ont contracté une maladie sexuellement transmissible telle que le VIH.
[...] En 2005, l'Inde a ratifié le Protocole facultatif concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Le Protocole visant à prévenir, réprimer et punir le trafic des personnes, en particulier celui des femmes et des enfants, a été signé mais n'a pas encore été ratifié. L'Inde n'a pas ratifié la Convention de l'OIT nº 182. Au niveau régional, l'Inde a ratifié en 2002 la Convention de la SAARC (South Asian Association for Regional Cooperation) sur le trafic humain et celle concernant la protection de l'enfant. [...]
[...] De plus le Juvenile Justice Act permet aux ONG ou à tout membre de la société civile à déposer une plainte au nom d'un enfant. La fréquentation d'un établissement scolaire protège les enfants, notamment les filles. Cela permet de réduire leurs risques et leur vulnérabilité. Le gouvernement indien a donc pris un certain nombre de mesures pour améliorer l'éducation. Il s'agit d'une stratégie essentielle pour lutter contre cette exploitation. Ainsi le 86e amendement du Constitution Act de décembre 2002, déclare l'éducation un droit fondamental, gratuit et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 14 ans. [...]
[...] Il y a un réel besoin de suivi sur un plus long terme concernant la réinsertion des victimes étant donné le nombre des cas de rechute de ces enfants vers la prostitution CHILDLINE, un service d'urgence téléphonique disponible 24/24h pour les enfants ayant besoin d'aide. Le service est accessible par un enfant mais aussi par un adulte parlant en son nom, en composant le 1098. À l'heure actuelle, le service est opérationnel dans 74 villes. Il s'agit des ONG et des effectifs de police qui coordonnent leurs efforts afin de répondre aux appels. Bengale occidental Le Bengale-Occidental est un État de l'Inde du Nord-est. Sa capitale est Calcutta (Kolkota en bengali) et la langue officielle est le bengali. [...]
[...] Il existe plusieurs réseaux d'ONG œuvrant pour lutter contre le trafic d'enfants, comme Action against Trafficking and Sexual Exploitation of Children (ATSEC), Campaign against Child Trafficking (ACIC) ou CHILDLINE: India Foundation and the National Initiative for Child Protection (NICP). Le MDFE avec le soutien de l'UNICEF est en train de développer un logiciel concentrant la totalité des données concernant les enfants disparus victimes du trafic à des fins d'exploitations sexuelles. Les données seront collectées par chaque Etat pour être partagées au niveau national. Une fois opérationnelles, les ONG auront également la possibilité d'accéder à ce logiciel et d'y ajouter des données. [...]
[...] L'Inde a un grand nombre d'ONG qui s'emploient à prévenir l'exploitation sexuelle des enfants et à fournir des soins et une réinsertion à ces enfants. Bien que de bonnes initiatives aient été prises par le gouvernement pour améliorer la situation, il y a un besoin urgent d'une aide plus systématique et structurée, notamment dans la sensibilisation. Le Ministère du Développement de la Femme et l'Enfant avec le State Advisory Committees pour la mise en œuvre effective de l'ITPA et pour la lutte contre le trafic humain dans cette région ont désigné tous les agents de police au-dessus du grade d'inspecteurs du district comme agents de police spéciaux. [...]
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