Est-il nécessaire de mener « un interrogatoire » dans une relation d’aide ?

Résumé du document

Dans la relation d'aide, l'aidant doit se situer au même niveau que le demandeur, il n'est pas là pour juger mais pour accompagner vers.
La communication ne peut se réaliser que s'il s'établit un sentiment de confiance entre l'aidé et l'aidant. Ce climat de confiance va permettre au dialogue d'avancer, car seul l'aidé peut le décider. L'aidé va donc progressivement poser son problème et l'aidant va commencer à y voir plus clair et de ce fait, va pouvoir accompagner l'autre.

Tout entretien de « pré accueil » doit être personnalisé et être adapté à l'interlocuteur, les notions de respect et de dignité sont primordiales dans la relation à la personne. Une personne n'est pas un objet. Une personne, au sens moral du terme est quelqu'un que l'on considère comme responsable de ses actes et qui a une dignité.

Extraits

[...] De plus, le respect d'autrui est fondamental dans la relation d'aide puisqu'il conditionne le dialogue. Si je suis irrespectueuse, il ne pourra pas y avoir d'interaction et je ne pourrai plus convaincre mon interlocuteur à échanger. Je ne dois pas juger, rejeter l'autre même si je ne comprends pas son comportement. Lévis Strauss parlait d'ethnocentrisme naïf pour décrire ce rejet immédiat, sans recul, hors de toute culture. Par ailleurs, comment évaluer une situation, un signalement, si l'intéressé n'en parle pas de lui-même ? [...]

[...] Il me fallait dans ces circonstances, leur expliquer sans les vexer, qu'ils ne devaient pas agir de la sorte à mon égard. Que ma façon d'être et de faire avec eux faisait partie de mes fonctions et des missions de l'Institution à laquelle j'étais rattachée. Mais, pouvais-je malgré cette explication refuser leurs cadeaux ? Je ne pense pas, j'insistais beaucoup avec eux, sur le fait que cela devait rester exceptionnel. Les gâteaux étaient toujours partagés avec l'ensemble du personnel, les fleurs et les souvenirs mettaient de l'exotisme dans mon bureau. [...]

[...] Est-il nécessaire de mener un interrogatoire dans une relation d'aide ? Dans l'exercice de ma profession, secrétaire médicale en Centre Médico- Psychologique, j'étais amenée, entre autres, avec d'autres professionnels, essentiellement des infirmiers, à assurer l'accueil des usagers, à gérer les signalements et fixer les rendez-vous avec les divers professionnels de la structure. Simples tâches me direz-vous ? Et pourtant . À la demande de notre Chef de Service, nous avions créé, en équipe, une fiche de pré accueil qui était utilisée à chaque première demande de rendez-vous. [...]

[...] Tout entretien de pré accueil doit être personnalisé et être adapté à l'interlocuteur, les notions de respect et de dignité sont primordiales dans la relation à la personne. Une personne n'est pas un objet. Une personne, au sens moral du terme est quelqu'un que l'on considère comme responsable de ses actes et qui a une dignité. Kant oppose la personne à la chose. Une chose a un prix, une personne a une dignité, on ne peut pas lui fixer une valeur marchande, on ne peut pas la traiter comme un moyen. [...]

[...] Dans la relation d'aide, ce n'est pas le bien qui est visé, c'est le mieux pour l'usager. Peut-être que ce préaccueil s'il était bâclé, modifierait l'aide apportée ? Peut-être que cette négligence porterait préjudice à l'intéressé, puisqu'elle ne répondrait pas à sa demande ? Ce phénomène de l'interrogatoire est plutôt constructif puisqu'il m'interpelle et que la majorité de mes interlocuteurs acquiescent cette pratique. C'est finalement parce que cet interrogatoire me semblait utile que j'agissais de la sorte, peut-être qu'autrement, j'aurais demandé à ne plus travailler au pôle accueil. [...]