Nous savons que la France va connaître au cours des prochaines années un ralentissement de la croissance démographique. Nous savons aussi que ce phénomène s'accompagnera d'un vieillissement significatif de la population. Or qui dit vieillissement de la population dit vieillissement de la population active. De plus, d'après l'INSEE, le taux d'activité devrait atteindre son maximum à partir de 2007, puis il baissera progressivement. Deux problèmes se poseront alors : comment gérer le manque de main d'œuvre, mais surtout comment aborder ce vieillissement de la population active.
...
[...] Quelles sont les perspectives en matière d'employabilité des seniors ? Quelles solutions sont proposées par les pouvoirs publics ? Toutes ces questions sont actuellement soulevées à la fois par les entreprises, les salariés, les syndicats et les pouvoirs publics. La situation actuelle en France et au sein de l'UE (Union Européenne) En France l'âge moyen des actifs est 40 ans. Environ personnes quittent définitivement le marché de l'emploi tous les ans, le facteur principal étant les départs en préretraite. L'âge de cessation d'activité est de 58 ans. [...]
[...] Les plus de 50 ans sont proportionnellement moins nombreux que les 30-50 à chercher une autre activité professionnelle, ou à accepter de déménager par exemple. La raison sociologique est simple, un individu de 50 n'est plus dans une démarche de construction, comme peut l'être un individu de 30-40 ans. Les seniors sont installés dans leur vie, or se reconvertir dans une nouvelle activité nécessite beaucoup de compromis, de sacrifices et de volonté, que tout le monde n'est pas prêt à faire. [...]
[...] On observe aussi que plus l'établissement est important, plus la part de seniors dans l'entreprise l'est aussi. La France a une particularité : elle a les étudiants les plus âgés, et les retraités les plus jeunes de tous les pays membres de l'UE. Ainsi nous sommes le pays européen où l'activité se concentre le plus sur la tranche des 25-50. Les jeunes entrent de plus en plus tard sur le marché du travail, et la norme chez les plus de 55 ans est la sortie par le chômage et par la préretraite. [...]
[...] Les politiques publiques, via la réglementation en matière de préretraites, ont contribué à faire émerger en France une culture de la sortie précoce (Guillemard, 2003). Pour faire changer les mentalités, seule une politique volontariste et réciproque, touchant à la fois l'offre et la demande de travail, pourra apporter une solution. Ce sont donc à la fois les représentations des chefs d'entreprise et des seniors qu'il faut faire évoluer. L'Etat a montré l'exemple en supprimant dès 2003 les modalités de préretraite progressive dans la fonction publique. Essayons de voir quelles solutions pourraient être mises en pratique dans les années à venir dans les entreprises françaises. [...]
[...] Ainsi le salaire généralement plus élevé d'un senior ne signifie pas qu'il est moins compétitif, mais simplement qu'il a accumulé un certains nombres de savoirs et de compétences tout au long de sa carrière. Or ce capital humain a un prix. Les contraintes institutionnelles expliquent aussi l'écart entre le salaire et la productivité, par exemple avec la prime à l'ancienneté inscrite dans certaines conventions collectives. Globalement les études effectuées par la DARES montrent que la productivité des quinquagénaires n'est pas significativement inférieure à leur salaire. Les études font par ailleurs ressortir que les salariés qui quittent leur emploi avant 60 ans (soit par licenciement ou par préretraite) sont en majorité les moins productifs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture