Pierre d'Ornelas, l'archevêque de Rennes, en introduisant une assemblée plénière dédiée à la bioéthique, affirmait que celle-ci portait en son sein trois enjeux : à la fois juridique, éthique et politique, la bioéthique s'impose donc comme un débat majeur du XXIe siècle. Elle concerne en effet tous les acteurs majeurs de la société, et il est difficile aujourd'hui d'échapper à une polémique sur l'avortement ou la procréation médicalement assistée.
Le terme de bioéthique, d'abord apparu sous la plume d'un universitaire anglais dans les années 1970 est aujourd'hui une discipline à part entière. Provenant du grec ethos, les mœurs, et de bios, la vie, il s'agit de la science étudiant la morale par rapport à la vie. Ces enjeux révèlent un dissensus édifiant en ce qui concerne l'idée que les gens peuvent se faire de la définition de l'humain et de la vie aujourd'hui.
En quoi la bioéthique est-elle symptomatique d'une mise au pas douloureuse de la morale à la modernité ?
[...] Depuis la loi Veil de 1975 et les lois de bioéthique de 1994, la réalité biologique de l'embryon est prise en compte. L'embryon n'est plus perçu comme un futur enfant mais comme un organisme vivant. Aujourd'hui l'embryon est un sujet de droit conditionnel, partie du corps de sa mère mais soumis à sa volonté. Il y a donc toujours affrontement entre ce qu'on appelle aux Etats-Unis le courant libéral ou progressiste, et les conservateurs. Leur vision relevant du dogmatisme, l'affrontement de ces conceptions de la vie est à bien des égards stérile. [...]
[...] Le clonage thérapeutique ainsi que reproductif permettant une amélioration de la condition humaine, il est difficilement condamnable. L'idée derrière tout ça est sans doute l'avènement du surhomme tel qu'a pu le décrire Nietzsche. A noter cependant que la traduction française du terme est un peu hasardeuse : il faut prendre surhomme au sens d'après l'homme. Et donc de post-homme, même si le mot n'existe pas. L'expression d' homme nouveau correspondrait le mieux à l'idée. Ce serait toutefois aller trop vite en besogne que d'éluder les aspects moins reluisants des biotechnologies et ses implications sur la définition de l'Homme. [...]
[...] La remise en question de la définition de l'Humain n'est pas donc foncièrement problématique, car cette définition n'a pas ou peu de rapport avec la réalité observable. De plus, il est intéressant de relever que la bioéthique a été créée ex nihilo ou presque, faisant l'objet de l'attention toute particulière des pouvoirs publics ces trente dernières années. Pour autant, c'est davantage un patchwork qu'une réelle discipline. Il est fait usage de terminologie vague dans l'espoir de mettre d'accord les différentes factions bioéthiques. [...]
[...] Le cordon ombilical deviendrait en quelque sorte trousse de secours de naissance pour chaque individu et par la même occasion la sortie du dilemme éthique. Bibliographie - HOTTOIS Gilbert, Qu'est-ce que la bioéthique ? Librairie Philosophique Vrin Paris. - KAHN Axel, LECOURT Dominique, Bioéthique et Liberté, Quadrige/Essais PUF Paris. - OGIEN Ruwen, La Vie, La Mort, L'État. Grasset & Fasquelle Paris. - ORNELAS Pierre (dir.) Bioéthique : Questions pour un discernement. Éditions Lethielleux Paris. - SLOTERDIJK Peter, Règles pour le parc humain, Éditions Mille et Une Nuits Paris. [...]
[...] Une possibilité de réalisation de la destinée manifeste humaine ? - La prise en main du destin humain jusque dans ses ultimes replis : un idéal ancien. - La bioéthique comme le cadre normatif d'une extermination programmée de la maladie. II) L'humanité en péril : un constat qui se fait le corollaire de l'apparition de nouvelles techniques aux multiples enjeux Le problème du clonage : vers un bousculement du principe de liberté - Clonage est liberté sont-ils conciliables ? - Justice sociale, Liberté et Équité à l'ère des biotechnologies. [...]
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