Une analyse des évènements de novembre 2005 qui ont embrasé les banlieues de France dans une optique de décryptage de la mobilisation ; en prenant comme postulat, grâce à des statistiques, que ces jeunes se sont lancés dans une mobilisation politique et non dans un simple jeu. On analyse la portée du mouvement, son impact et ses possibles poursuites.
[...] Le président a promis un plan d'action pour les banlieues, qui doit y favoriser l'éducation, le logement, la promotion sociale. Le ministre chargé de la politique de la ville et du logement a pris de l'envergure et prépare des mesures pour accélérer la transformation de ces quartiers, et pour mettre un terme aux discriminations face au marché du travail, du logement qui rend inefficace toute tentative pour sortir du ghetto. C'est une des revendications principales des jeunes de banlieue, ne plus subir le délit de faciès lorsqu'ils cherchent un emploi, premier ticket de sortie de la misère. [...]
[...] La crise et le chômage ont porté atteinte au modèle d'intégration français basé sur une amélioration économique qui permettait d'accéder à une certaine modernité culturelle et ainsi d'avoir le sentiment d'appartenir à la communauté des citoyens.[2] En outre cette crise a raidit les classes moyennes qui ont repoussé les classes populaires et les ont marginalisées. Localisée géographiquement dans des quartiers déshérités et coupés du reste du tissu urbain, leurs quartiers sont devenus des zones de non droit où il y a une explosion de la violence. [...]
[...] Les revendications sont en partie entendues bien que la résolution des problèmes nécessite un travail de long terme et donc une pression sur le long terme. Or étant donné que cette population ne constitue pas la base électorale des partis de gouvernement la pérennisation du mouvement est nécessaire, au travers d'une traduction dans les urnes, c'est pourquoi dès à présent un collectif se crée à l'initiative de stars qui se sentent d'une sensibilité proche de la mobilisation des jeunes de banlieue. [...]
[...] Mais on peut s'interroger sur la question de l'illégalité de ce mouvement dans la réponse attentionnée du gouvernement. Une mobilisation qui veut parvenir à toucher l'opinion publique doit donc être spectaculaire et si possible illégale pour être traitée dans les médias. Depuis les émeutes de novembre 2005, d'autres groupes sociaux lancent des ultimatums à la violence aux pouvoirs publics, tels les agriculteurs. L'Etat doit donc s'interroger sur la considération qu'il peut adopter face à de telles méthodes, entre répression exemplaire et attention particulière. [...]
[...] Ainsi à la fin de la première semaine, toutes les banlieues de Paris étaient entrées dans le mouvement et durant la deuxième semaine toutes les banlieues de France s'enflammaient dans un mouvement commun de violence nocturne entraînant des désagréments (arrêt des lignes de transport en commun, les voitures des riverains qui partent en fumée) et même la faillite de politiques publiques faussement condescendantes (gymnases, centres culturels). Il faut ajouter le rôle des nouvelles technologies de l'information et des télécommunications, Internet et les blogs. En effet, il n'existe pas de filtre à l'information sur les sites Internet mis à part celui de son rédacteur. Ainsi des sites comme Rebellyon.com ont tenté d'organiser le mouvement sur l'agglomération lyonnaise en essayant de lancer des manifestations place Bellecour sans vraiment de succès. [...]
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