Nouveau siècle, nouveaux risques ou nouveaux dangers, le 21e siècle est marqué par l'émergence de nouveaux aléas : le réchauffement du climat, les manipulations génétiques… qui sont au cœur des préoccupations tant des citoyens, des pouvoirs publics que des assureurs.
Si le danger a une connotation fataliste car il se rapporte à une volonté capable d'inhiber la liberté de l'homme, le risque est un danger sans cause, un dommage sans faute qui pourtant devient prévisible et calculable. Un risque exprime une probabilité.
Jadis, l'humanité était collectivement soumise à des aléas redoutables mais peu nombreux : prédateurs, maladies, famine, catastrophes climatiques. Nos ancêtres devaient subir passivement les coups d'un sort extérieur et indifférent. De nos jours, l'espérance de vie moyenne à la naissance n'a cessé de progresser. L'accroissement de l'espérance de vie atteste une amélioration des conditions de vie.
[...] L'émergence d'une société moins dangereuse mais plus risquée est-elle profitable aux assureurs ? Nouveau siècle, nouveaux risques ou nouveaux dangers, le 21e siècle est marqué par l'émergence de nouveaux aléas : le réchauffement du climat, les manipulations génétiques qui sont au cœur des préoccupations tant des citoyens, des pouvoirs publics que des assureurs. Si le danger a une connotation fataliste car il se rapporte à une volonté capable d'inhiber la liberté de l'homme, le risque est un danger sans cause, un dommage sans faute qui pourtant devient prévisible et calculable. [...]
[...] Cela crée des besoins en assurance profitable aux assureurs en termes de croissance. L'assureur sait gérer le risque grâce aux actions de prévention ou de précaution, à la mutualisation du risque, au système de répartition et de division du risque. B la gouvernance du risque dans une société plus risquée Nous constatons d'un côté des sociétés hypersensibles au risque, de l'autre la valorisation de prises de risque plus ou moins inconsidérées. Nous avons basculé dans une société du risque qui tend à déresponsabiliser l'assuré. [...]
[...] La société du risque n'est pas une société où la vie est plus dangereuse, mais où l'incertitude et les risques envahissent les consciences. II Conséquences pour l'assureur A Une société plus risquée profitable aux assureurs La société contemporaine refuse la fatalité et se caractérise par une exigence croissante de sécurité. Il s'agit d'une volonté de contrôler les caprices de la nature et du destin. L'hypersensibilité au risque est la conséquence de cette mise en risque d'un nombre croissant de dangers soit nouveaux soit auxquels on ne prêtait pas attention. [...]
[...] Aussi spectaculaires soient- elles, les affaires qui ont jalonné l'actualité de ces dernières années (sang contaminé, vache folle ) auront provoqué infiniment moins de victimes que les famines des siècles passés ou même les accidents de la route. D'un côté, l'existence humaine n'a jamais paru aussi sûre, d'un autre côté, les risques n'ont pas pour autant disparu. B Une société plus risquée Aujourd'hui, on est toujours exposé à des dangers liés à l'existence même: accident, maladie. Le risque est inhérent à l'existence humaine. Toutefois, chaque individu affronte des périls multiples, mais chacun pris isolément, est statistiquement peu probable : accidents de voiture, cancer du fumeur, pollutions graves, maladies professionnelles. Le risque exprime une probabilité. [...]
[...] Même si cette situation est profitable aux assureurs, elle implique une politique rigoureuse de gouvernance du risque, car certains risques sont plus probabilisables (accidents, décès) que d'autres (catastrophes naturelles, attentats). Peut-être faudrait-il d'ailleurs distinguer assurance de risques et assurance de dangers ? En effet, certains assureurs sont contraints de refuser certains risques trop dangereux du point de vue de l'incertitude au profit d'autres risques plus quantifiables statistiquement mais qui leur coûteront finalement plus cher. Cela ne nous ramène-t-il pas aux frontières de l'assurable et de l'inassurable ? [...]
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