Le 17 octobre dernier se tenait la journée mondiale du refus de la misère, avec comme thème « quelle école pour quelle société ? ». A cette occasion, Bruno Tardieu, délégué national d'ATD Quart monde, s'exprimait à l'antenne de Radio France : « l'école est le symbole de la libération de la misère. On parle tout le temps de gérer la misère, d'accompagner dans la misère. Mais ce que veulent les gens qui la vivent vraiment, c'est que leurs enfants ne vivent pas ce qu'ils ont vécu, […] « casser la chaîne » comme ils disent. Ils ont une espérance énorme dans l'école […]. Et puis après quand même c'est vrai beaucoup de déception. […] Les enfants d'enseignants ont 90% de chances d'aller au bac, les enfants d'employés 38%, d'inactifs 27%. Et ce qui est le pire de tout ça c'est que l'écart se creuse. ».
Si le lien entre éducation et pauvreté semble évident dans les pays en développement, cette intervention montre bien que ce lien existe aussi dans les pays développés comme la France, et qu'il se pose même doublement. Si d'un côté l'éducation peut faire sortir de la pauvreté, d'un autre la pauvreté demeure un obstacle majeur à l'éducation... Aussi aujourd'hui le défi de l'éducation concerne tous les pays du monde, à différents niveaux.
[...] Si d'un côté l'éducation peut faire sortir de la pauvreté, d'un autre la pauvreté demeure un obstacle majeur à l'éducation . Aussi aujourd'hui le défi de l'éducation concerne tous les pays du monde, à différents niveaux. Notre question sera de savoir comment les pays développés tentent de mettre à profit l'éducation dans leurs politiques sociales et les difficultés qui leur font face, depuis l'éducation primaire jusqu'à l'éducation supérieure, et pour quels résultats. Par pauvreté, nous nous tiendrons à un sens plutôt large de difficultés financières menant en particulier à des formes d'exclusion sociale, situé entre les définitions strictes basées sur les seuls seuils de pauvreté (par rapport aux revenu médian) et les définitions plus globales, comme celle proposée par Amartya Sen. [...]
[...] Mais jusqu'à quel point cette exclusion dépend-elle seulement du revenu matériel (la pauvreté absolue) des parents n´est pas encore clair. Bien peu de personnes peuvent se permettre les classes préparatoires françaises très coûteuses : Le lien entre l´exclusion sociale et la distribution du revenu n'est pas le même dans toutes les sociétés, parce qu'il dépend de l'importance des structures et des coûts relatifs des services publics et privés. Pour la plupart des États de l´Ouest, tout est mis en œuvre afin que personne ne puisse gagner moins de la moitié du revenu médian afin d´empêcher l'exclusion sociale et donc ses effets négatifs sur l´éducation qu´on a vus précédemment.12 Les structures sociales ont plusieurs effets sur les chances dans l´éducation. [...]
[...] Bien que, dans la réalité, il est souvent déterminé par des facteurs socio-économiques, il serait possible d´établir une culture de la réussite dans les régions marginalisées aussi.18 On trouve aussi, surtout dans l´expérience pratique, que le facteur le plus décisif au niveau meso est le fondement familial. Le soutien matériel par les parents en est aussi important que le soutien intellectuel, même si l´influence diminue avec l´âge. Aussi tôt l´Etat intervient-il, la famille reste l'environnement socialisateur primaire». Les valeurs apprises ici restent imprégnées malgré plusieurs mesures pour l´éducation. La pauvreté transparait d´abord dans un manque de moyens pour l´éducation. On manque de livres ou simplement même d'un bureau pour les devoirs. [...]
[...] Les moyens supplémentaires consacrés à l'éducation prioritaire en 2010 s'élèvent à millions d'euros. Ils sont répartis entre des taux d'encadrement plus favorables en personnels enseignants et de vie scolaire, des dispositifs indemnitaires particuliers, des dotations en crédits pédagogiques et éducatifs plus importants, l'accompagnement éducatif, les stages de remise à niveau, les internats d'excellence, les lycées. Toutefois, beaucoup considèrent ces politiques comme peu efficaces par rapport aux moyens engagés, et restent sceptiques face aux résultats. En effet, ces derniers ne semblent pas très prometteurs, comme on le voit sur les graphiques de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du Ministère de l'éducation (cf annexe 4). [...]
[...] On devrait donc être capable de produire de tels effets dans les systèmes éducatifs si développés que sont par exemple ceux des pays du Nord. En particulier, les approches du niveau meso paraissent avoir un effet positif, avant tout parce que ni les facteurs distaux ni les caractères individuels ne paraissent modifiables dans un avenir proche. À côté des soutiens aux écoles dans les quartiers à risque, cela pourrait signifier établir des relations subsidiaires pour les jeunes marginalisés, comme des interlocuteurs de confiance Des ooportunités d'apprentissage tout au long de la vie pour les parents pourraient aider à établir des attitudes positives à l'égard de l´éducation dans les familles. [...]
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