L'école, facteur de réussite sociale, a aussi longtemps été facteur de reproduction sociale, elle a donc favorisé les classes les plus aisées de la société. Sa démocratisation tout au long du XIXe siècle a été un tournant considérable : elle a permis l'accès de l'école à tous, avec une scolarisation de masse, et elle a brouillé la frontière qui séparait les différentes classes sociales. Cependant, les inégalités sociales, qui ne sont plus définies par l'accès à l'école, se retrouvent encore à l'intérieur de l'école : au niveau de la réussite ou de l'échec, au niveau des différents types de baccalauréat, au niveau des différents établissements... L'école, malgré sa démocratisation, n'est donc pas parvenue à supprimer les inégalités sociales, et les récentes tentatives de réformes et d'aide aux plus défavorisés sont mises en débat.
[...] Elles ont surtout bénéficié aux élèves qui n'avaient pas ou peu de difficultés scolaires. Un autre exemple récent est la possibilité pour les élèves de milieux défavorisés d'accéder à Sciences Po Paris par une voie différente du concours. Cette mesure, qui a l'effet positif de permettre à ces élèves défavorisés l'accès à une grande école, ne fait pas l'unanimité : les fervents défenseurs de la méritocratie défendent une réussite par le seul mérite, sans distinction de sexe, d'origine ou de classes sociales. [...]
[...] On voit donc déjà que les milieux sociaux favorisés ont plus accès à l'enseignement supérieur. On remarque aussi une hiérarchisation forte entre les établissements d'enseignement supérieur. L'université est l'établissement se situant en dernier choix d'orientation post-bac des élèves, qui lui préfèrent les filières sélectives : les classes préparatoires pour les meilleurs élèves, les IUT et BTS. Souvent, le choix de l'université s'impose chez les élèves après qu'ils aient été refusés dans les filières sélectives. Ainsi, les meilleurs élèves étant souvent ceux issus de milieux sociaux favorisés, ils sont plus présents dans les filières sélectives alors que ceux issus de classes populaires, qui ont plus de difficultés, sont plus présents à l'université. [...]
[...] La réforme Bayrou de 1997 tente de lutter contre cette spécialisation en proposant aux élèves deux «unités de découverte» en première et en deuxième année. Mais cette réforme n'est pas suffisamment efficace : les conditions matérielles et pédagogiques sont mauvaises, et la réelle ouverture disciplinaire de l'élève est donc compromise. Les bourses et la discrimination positive au coeur du débat Les bourses de mérite tentent de compenser les inégalités sociales et apportent donc une aide financière à ceux qui en ont le plus besoin. Ces bourses sont parfois remises en questions : M. [...]
[...] Le baccalauréat technologique est plus diversifié (les écarts sont moins importants), mais il est plus important chez les enfants de professions intermédiaires. Le baccalauréat professionnel est quant à lui très contrastant : il concerne en priorité et en plus grand nombre les enfants d'agriculteurs, puis les ouvriers et les artisans- commerçants, alors que les enfants de cadres et d'enseignants sont très peu présents. Le type de baccalauréat révèle donc les inégalités sociales : le baccalauréat général pour les plus favorisés, le baccalauréat professionnel pour les moins favorisés, et enfin le baccalauréat technologique étant plutôt diversifié apparaît comme un bon intermédiaire. [...]
[...] Cela a donc permis l'accès élargi à l'école, sans distinction de classe. Le résultat s'observe par les 68% d'une classe d'âge qui accède au lycée. Ainsi, le baccalauréat n'est plus la frontière entre deux classes antagonistes Le baccalauréat était autrefois la limite officielle entre la bourgeoisie et la classe populaire, notamment grâce à l'enseignement du latin, synonyme d'une culture propre de la bourgeoisie. C'est pourquoi la bourgeoisie a longtemps lutté pour le maintien de son caractère obligatoire, alors que ses soi- disant adversaires désiraient qu'il devienne une sorte d'option, qui en ferait donc un véritable choix, sérieux et motivé. [...]
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