Ce document est une dissertation complète et entièrement rédigée en sciences économiques et sociales qui se demande en quoi on peut dire que, si l'institution scolaire, telle qu'elle a été conceptualisée pour donner à chacun les mêmes chances de réussite, n'a réussi que très partiellement aujourd'hui à réduire l'influence de l'origine sociale dans la réussite scolaire et professionnelle ?
Pour ce faire, nous montrerons dans un premier temps que l'école, en tant qu'institution, fonctionne réellement sur des règles basées sur la reconnaissance du mérite, dont on pourrait attendre qu'elles permettent à chacun d'avoir les mêmes chances. Dans un second temps, nous observerons à quelles limites l'école fait en réalité face, afin d'expliquer pourquoi l'égalitarisme revendiqué n'a pas aboli l'influence du milieu d'origine dans la réussite scolaire.
[...] Nous répondrons donc à la problématique suivante. En quoi peut-on dire que, si l'institution scolaire, telle qu'elle a été conceptualisée pour donner à chacun les mêmes chances de réussite, n'a réussi que très partiellement aujourd'hui à réduire l'influence de l'origine sociale dans la réussite scolaire et professionnelle ? Pour ce faire, nous montrerons dans un premier temps que l'école, en tant qu'institution, fonctionne réellement sur des règles basées sur la reconnaissance du mérite, dont on pourrait attendre qu'elles permettent à chacun d'avoir les mêmes chances. [...]
[...] De plus, est-ce si surprenant que le nombre d'enfants d'ouvriers et d'agriculteurs bacheliers soit aussi élevé aujourd'hui, alors qu'en regardant filière par filière, ceux-ci sont beaucoup plus présents dans les lycées professionnels créés dans la foulée, tandis que les filières les plus à même de permettre l'accès à de longues études (scientifique notamment) le restent rarement accessibles. A la lecture de ces éléments loin de constituer de simples détails, on comprend beaucoup plus aisément que les inégalités réapparaissent assez vite, en particulier dans l'enseignement supérieur. Grandes écoles, classes préparatoires . [...]
[...] Conclusion Nous avions introduit nos propos en citant Bourdieu et Passeron. Leur constat, selon lequel "la reproduction des inégalités sociales par l'école vient de la mise en œuvre d'un égalitarisme formel, à savoir que l'école traite comme "égaux en droits" des individus "inégaux en fait" c'est-à-dire inégalement préparés par leur culture familiale à assimiler un message pédagogique," semble de nouveau adapté pour conclure notre réflexion sur l'institution socle de la république qu'est l'école. Si celle-ci permet aujourd'hui, plus que jamais auparavant, une meilleure reproduction sociale par l'accès théorique de chacun aux études et aux emplois correspondant à son mérite, dans les faits il reste encore beaucoup à faire. [...]
[...] restent ainsi, à des proportions défiant l'imaginable, le quasi-monopole des étudiants issus des milieux les plus favorisés, et ce que l'accès à ces classes soit établi sur dossier ou concours. Les clés de lecture divergent quant à la compréhension de ce phénomène tellement contraire aux espoirs d'une société méritocratique. Le sociologue Bourdieu est peut-être celui qui, historiquement, a le plus tenté de démontrer ce qui manquait encore à l'école de la République pour en arriver à un égalitarisme absolu. Selon lui, le « capital culturel » constitue un obstacle de taille pour les fils d'ouvriers, ceux-ci ayant selon lui des lacunes issues de leur milieu qui vont les faire entrer à l'école dans une situation d'inégalité de fait : il évoque, notamment, la capacité à user de la langue française qu'il qualifie de « langue maternelle des classes cultivées » ou un bagage plus faible en culture générale, utile en toute circonstance. [...]
[...] Pourtant, dans les faits, le bilan de plusieurs décennies d'action publique en ce sens reste mitigé. Les années passent et les études statistiques conservent la même tendance : les élèves qui auront le plus souvent accès aux meilleurs baccalauréats et aux études supérieures les plus prestigieuses restent les enfants issus des classes les plus aisées, tandis que les enfants d'ouvriers et d'agriculteurs auront rarement accès à ce « privilège ». Il semble donc qu'un plafond de verre empêche l'ascenseur social de fonctionner correctement. [...]
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