« Voilà donc, selon moi, le but auquel il faut tendre dans un temps donné : l'instruction gratuite et obligatoire […], un immense enseignement public donné et réglé par l'Etat, partant de l'école de village et montant de degré en degré jusqu'au Collège de France, plus haut encore, jusqu'à l'Institut de France ; les portes de la science toutes grandes ouvertes à toutes les intelligences. Partout où il y a un esprit, partout où il y a un champ ; qu'il y ait un livre ! Pas de commune sans école ! Pas une ville sans collège ! Pas un chef lieu sans une faculté », déclarait Victor Hugo à l'Assemblée législative en janvier 1850.
Aussi, dès 1870, l'école va connaître de profonds changements.
La mémoire collective a retenu à juste titre l'importance de l'œuvre scolaire de la Troisième République. Celle ci ne créa cependant pas toutes les structures, mais elle entreprit de généraliser l'éducation et d'unifier celle-ci.
« Je me suis fait un serment : entre toutes les nécessités du temps présent, entre tous les problèmes, j'en choisirai un auquel je consacrerai tout ce que j'ai d'intelligence, tout ce que j'ai d'âme, de cœur, de puissance physique et morale, c'est le problème de l'éducation du peuple. Avec l'inégalité d'éducation, je vous défie d'avoir jamais l'égalité des droits, non l'égalité théorique, mais égalité réelle », déclare Jules Ferry dès 1870, député de Paris.
Avec son accès à la présidence du conseil et avec la nomination de Ferdinand Buisson comme directeur de l'enseignement primaire, l'uniformité de vue et d'action qui avait jusqu'alors fait défaut à toutes les politiques scolaires va être instaurée. L'intérêt porté sur l'école démontre qu'elle tient une place majeure dans la société française.
Comment l'école va t-elle jouer un rôle dans les évolutions de la société ?
De 1870 à 1918, l'école permet un enracinement de la République. Puis, jusqu'aux années 1950, une école de masse se construira. Enfin, nous verrons que c'est à une véritable explosion scolaire que nous assistons à partir de 1950.
[...] Aussi, dès 1870, l'école va connaître de profonds changements. La mémoire collective a retenu à juste titre l'importance de l'œuvre scolaire de la Troisième République. Celle ci ne créa cependant pas toutes les structures, mais elle entreprit de généraliser l'éducation et d'unifier celle-ci. Je me suis fait un serment : entre toutes les nécessités du temps présent, entre tous les problèmes, j'en choisirai un auquel je consacrerai tout ce que j'ai d'intelligence, tout ce que j'ai d'âme, de cœur, de puissance physique et morale, c'est le problème de l'éducation du peuple. [...]
[...] Tels sont les principes qui reçoivent force de loi le 28 mars 1882. Le Tour de France par deux enfants fait pièce à L'Histoire d'un enfant pieux. Il était inévitable que l'Eglise et les milieux cléricaux réagissent avec virulence contre l'école sans Dieu ».La rivalité avec la religion n'est certainement pas réductible à la lutte de deux puissances se disputant le contrôle du peuple car elle repose sur une formidable confiance dans l'éducation capable de créer un homme nouveau Quelle valeur, quel sens même, pouvait avoir une morale dissociée de la religion révélée ? [...]
[...] L'école devient gratuite (loi de 1881), obligatoire (1882), et laïque. (1882 et 1886) En une décennie (1979 1889) marquée par la forte personnalité de Jules Ferry, l'enseignement primaire est profondément remanié. Par la loi de 1881, la question de la gratuité des écoles primaires publiques, dont bénéficiaient déjà près de 60% des élèves, est définitivement réglée. Beaucoup plus mouvementés furent les débats de l'obligation et la laïcité ! Dans l'esprit des républicains ces deux notions étaient liées. Le droit et même le devoir de s'instruire ne pouvaient être garantis que par l'obligation de recevoir une instruction élémentaire, où que ce fût : dans une école publique, privée ou à domicile. [...]
[...] L'école doit devenir un lieu convivial, qui assure l'épanouissement sans contraintes. D'autre part, le mouvement porte en lui un refus d'une vision utilitaire de l'école. Ils revendiquent un savoir désintéressé, la plus vieille tradition française. Ils sont à la fois porteurs du neuf et de l'ancien. Suite à cela, des efforts ont lieu pour introduire une certaine démocratisation avec la mise en place de la carte scolaire dirigeant des élèves vers l'établissement le plus proche de leur domicile. La loi Haby en 1975 parachève la nouvelle structure : le Collèges d'Enseignement Secondaires et Collèges d'Enseignement Général fusionnent et toute distinction de filières en 6e et 5e est abolie. [...]
[...] Les valeurs républicaines, les contrats pédagogiques, les règles et les objectifs clairement identifiés sont en crise. Aussi, la loi d'orientation 89-486 du 10 juillet 1989 fait de l'éducation la première priorité nationale. Elle a modifié et complété la législation sur le système éducatif, en réorganisant les rythmes scolaires ainsi que les cycles d'apprentissage. Nous sommes tout de même en mesure de nous demander : Face à cela, en 1989, l'école de Jules Ferry est-elle en danger ? [...]
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