Je suis actuellement apprenti au sein d'un club de prévention. Dans ce cadre, l'action de la structure s'étend à travers de toute la Seine Saint Denis (93). L'équipe dont je fais partie présente une spécificité puisqu'elle mène son accompagnement éducatif exclusivement en direction de la communauté des gens du voyage.
L'action socio-éducative que j'ai choisi de mener, et qui utilise comme outil le travail en partenariat et en réseau, émane d'un questionnement posé en équipe. En effet, au sein de la communauté des gens du voyage, il est possible de différencier plusieurs groupes : les Roms, les plus nombreux (qui ont longtemps séjourné dans les pays de l'Est de l'Europe), les Manouches (qui ont séjourné en Allemagne) et les Gitans, surtout implantés en Espagne.
Alors qu'ils font partie de la même communauté, des tensions sont visibles entre certains et d'autres du fait de leur appartenance à tel ou tel groupe. De par sa connaissance des différents groupes familiaux présents sur ce territoire d'intervention, l'équipe éducative s'est donc fixé comme objectif de travailler à l'apaisement de ces tensions avec comme problématique : de quelle manière et dans quelle mesure l'éducateur peut-il accompagner des adolescents issus de la communauté tsigane à travailler sur leurs représentations sociales afin d'améliorer leurs relations entre eux, et plus largement, au sein de la société ?
Un précédent travail de l'équipe sur la question de l'accompagnement à la scolarité a amené plusieurs jeunes à poursuivre leur scolarisation par le biais du Centre National d'Education à Distance. Dans ce cadre, la lecture de contes tsiganes par les jeunes avec l'équipe éducative s'est révélé être un support intéressant pour tendre vers l'objectif éducatif fixé par l'équipe.
La culture de l'autre mais aussi la culture de soi passe beaucoup par les représentations que les individus en ont. Ainsi, il nous est apparu intéressant de proposer aux jeunes de travailler à l'élaboration d'un scénario prenant appui sur plusieurs contes tsiganes dans le but de les valoriser dans leur culture et de leur permettre de « se raconter » aux autres. Ainsi, par l'inscription dans une action de travail en partenariat et en réseau ayant pour finalité la réalisation d'un court métrage avec un intervenant extérieur, ces jeunes adolescents pourront se rassembler autour d'un projet collectif, se rencontrer et apprendre à se connaître afin de confronter leurs représentations à la réalité.
Dans une première partie, je ferai une présentation du contexte de l'intervention. Dans une seconde partie, j'apporterai des éléments conceptuels des notions de travail en partenariat et en réseau. Dans une troisième partie, je développerai l'intervention socio-éducative menée par l'équipe éducative. Et enfin, j'analyserai mon rôle d'éducateur autour de la question du travail en partenariat et en réseau dans l'accompagnement éducatif (...)
[...] Les années défilant, les différents groupes ont dû faire l'expérience de la transition. Transition entre leur identité de communauté et leur identité de groupe. Cette identité de groupe, que l'on pourrait qualifier de nouvelle identité, s'est ancrée dans chaque individu du groupe à un tel point qu'elle est devenue leur identité à part entière. La conscience du groupe est implicitement liée à la notion d'étranger : en effet, l'appartenance à un groupe fait que l'individu est connu et reconnu. Il est donc possible de qualifier ces différents groupes d'ethnies. [...]
[...] L'évaluation Afin de pouvoir mesurer les bénéfices de la mise en place de cette action, il est nécessaire de poser des critères (principes auquel on se réfère pour porter un jugement ou une appréciation) d'évaluation. L'évaluation est une procédure complexe qui comporte plusieurs phases. Il y a d'abord une phase d'observation et d'analyse, une opération mentale de jugement, et enfin l'expression de ce jugement sous forme quantitative ou qualitative. C'est aussi une lecture du réel, un outil pour faire le point sur un travail déterminé Les différents points à évaluer ont été fixés en amont au sein de réunions éducatives par les éducateurs spécialisés ainsi que la chef de service : - La présence régulière des jeunes aux séances hebdomadaires, - Le degré d'implication dans ces séances et leur capacité à investir un atelier régulier sur une année, en allant jusqu'à la production finale, fruit de leur travail artistique, - Mesurer l'impact de cette action sur les tensions ethniques entre les différents groupes tsiganes en présence, - L'implication des familles dans le projet et les répercussions sur les jeunes de l'action. [...]
[...] Réalités nécessaires à la favorisation et la mise en place d'un partenariat. Plusieurs partenaires ont été sollicités et ont répondu présents à l'appel à projet de l'équipe éducative. En effet, la volonté des différents professionnels à porter ce projet aura eu pour effet de rassembler plusieurs personnes. Nous pouvons donc trouver : - La Cathode : association loi de 1901, implantée en Seine-Saint-Denis. Elle déploie un travail important d'ateliers de réalisation de films dans les quartiers de la région parisienne. [...]
[...] Dans un second temps, l'équipe éducative cherchera à impliquer progressivement la famille afin que les enfants se rendent à l'atelier par leurs propres moyens (parents, frères, cousins), de manière autonome. L'intervenante réalisatrice animera l'atelier tandis que les éducateurs y assisteront afin d'observer, voir participer, et étudier la place de chaque enfant au sein du groupe. Le but étant que les enfants puissent investir personnellement l'atelier. La fin de l'action se concrétisera par la diffusion du film dans une salle adéquate (Cinéma Le Méliès) avec une présentation par les jeunes, à laquelle les familles, amis, partenaires et autre public seront conviés. [...]
[...] C'est une «Association active de différents intervenants qui, tout en maintenant leur autonomie, acceptent de mettre en commun leurs efforts en vue de réaliser un objectif commun relié à un problème ou à un besoin clairement identifié dans lequel, en vertu de leur mission respective, ils ont un intérêt, une responsabilité, une motivation, voire une obligation».[4] Je dirais que le partenariat consiste à établir des liens beaucoup plus formels que dans le cas d'un réseau. Par exemple, un foyer accueillant de jeunes adolescents en rupture sociale peut signer un contrat de partenariat (convention) avec une Mission Locale de quartier afin d'organiser des ateliers de recherche d'emploi. Dans le cadre de cette intervention, chaque acteur conserve son autonomie mais travaillent ensemble à un objectif commun : l'insertion sociale et professionnelle des adolescents. Le territoire et les partenaires Le mot territoire vient du latin terra la terre, le sol. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture