A l'apologie du cannabis entonnée par Matmatah, les puissances publiques répondaient par l'expression de « fléau à combattre ». Si, depuis, d'autres artistes se sont engagés dans la même voie, la législation et les discours publics n'ont pas changé depuis la loi du 31 décembre 1970 relative aux mesures sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et de l'usage de stupéfiants. Et ce, alors même qu'en 2004 un jeune sur deux avait déjà consommé du cannabis.
Or cette loi est dangereuse tout autant qu'elle est incohérente. Incohérente, car si elle prétend donner un caractère sanitaire au traitement de la toxicomanie, elle ne met en place qu'un traitement répressif. Incohérente encore, car elle met sur un pied d'égalité le simple consommateur et le trafiquant. Dangereuse, car elle amalgame les différents produits en les diabolisant sans nuance, rendant ainsi caduque toute information objective et crédible, information nécessaire à une prévention efficace.
[...] Cependant ces mesures sont conditionnées à l'ouverture d'un véritable débat à l'Assemblée nationale. C'est pourquoi nous exigeons l'abrogation de l'article L 630 du code de la santé publique afin que s'ouvre ce débat sur l'accès légal, suivant des modalités différenciées, aux produits actuellement classés au tableau des stupéfiants. Ce débat est un impératif afin de sortir du clivage stérile diabolisation/banalisation. [...]
[...] Il nous incombe à nous, jeunes de gauche, de trouver les solutions pour sortir de cet immobilisme, reste à décider des actions à mener. Dans cette optique, la politique d'approche globale des drogues mise en place par la MILDT1 perd toute cohérence. Comment justifier la répression pénale de la consommation de cannabis, substance considérée de l'avis commun comme moins nocive que l'alcool ou le tabac, si ce n'est par la présence du cannabis au tableau des stupéfiants ? En tant que socialistes, nous préférons la réduction des dommages physiques ou sociaux liés à la consommation de drogues et la lutte contre le trafic, à l'inacceptable sanction systématique de l'usager de drogues dans un cadre privé. [...]
[...] La vente de cannabis, drogue considérée comme moins nocive que certaines drogues légales, pourrait être réglementée sous le contrôle de l'Etat, ce qui aurait le mérite de couper l'herbe sous le pied aux trafiquants et de mettre en place un 1 Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie contrôle de la composition du produit vendu. Car c'est le trafic de produits frelatés qui conduit à la détérioration de la santé publique dans ce cas précis. Nous nous positionnons donc pour la dépénalisation de la consommation de drogues douces dans un cadre privé ainsi que pour le retrait du cannabis du tableau des stupéfiants. [...]
[...] Et ce, alors même qu'en 2004 un jeune sur deux avait déjà consommé du cannabis. ID'une législation incohérente, dangereuse et contreproductive Or cette loi est dangereuse tout autant qu'elle est incohérente. Incohérente, car si elle prétend donner un caractère sanitaire au traitement de la toxicomanie, elle ne met en place qu'un traitement répressif. Incohérente encore, car elle met sur un pied d'égalité le simple consommateur et le trafiquant. Dangereuse, car elle amalgame les différents produits en les diabolisant sans nuance, rendant ainsi caduque toute information objective et crédible, information nécessaire à une prévention efficace. [...]
[...] Malgré cela, cette loi n'a jamais fait l'objet d'un réel bilan. Combien de temps faudra t-il avant de comprendre que la prohibition ne protège ni la société, ni l'usager mais qu'elle encourage le trafic et l'enrichissement des mafias ainsi que la circulation clandestine de produits chers et frelatés ? Combien de personnes, marginalisées par la prohibition, seront atteintes par différentes infections lors de pratiques à risque car confrontées à la répression, et n'oseront pas demander de l'aide? Mais parce qu'elle évoque les figures de la marginalité et de l'interdit moral parce qu'elle fait peur autant qu'elle fascine, la question des drogues a longtemps suscité les discours manichéens et les solutions toutes faites, dont l'article L 630 du code de la santé publique est le socle commun. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture