Le verbe « protéger » vient du latin protegere qui signifie mettre quelqu'un à l'abri d'un dommage, « abriter par devant ». L'Etat protège donc ses citoyens contre les maux extérieurs, c'est un devoir pour lui. La question est cependant plus difficile à trancher lorsqu'il s'agit non plus d'abriter le sujet par devant, c'est-à-dire contre des dangers qui lui sont extérieurs mais lorsqu'il s'agit de protéger l'individu contre lui-même, c'est-à-dire le protéger contre la conduite qu'il adopte et que le reste de la société considère comme étant nocive à son égard. Or, si la médecine a pour but de protéger l'individu contre des maux extérieurs tels que la vieillesse ou la maladie qu'en est-il quant à la protection de l'individu : Le protège-t-elle, se doit-elle de le faire ? Quelle priorité établir entre la sauvegarde de la vie humaine et la nécessité de consentement du patient quant aux actions concernant sa santé ?
[...] Il semblerait donc dans un premier temps qu'à la fois la loi et les principes reconnus par de nombreux pays n'invitent pas à la protection du sujet contre lui-même en contexte médical. En effet le malade, en tant qu'être humain, semble devoir conserver sa liberté jusqu'à sa mort et il apparaît légitimement comme étant l'unique décideur quant aux décisions touchant à sa santé.Cependant, la législation, particulièrement en France, semble ambigüe quant à la nécessité de conférer au patient une liberté absolue. [...]
[...] Il semble alors qu'on doive respecter la volonté du malade sans chercher à le protéger contre lui-même, contre ses propres choix. Robert Misrahi considère par exemple que, dans le cas de l'euthanasie, c'est au malade, et uniquement à ce dernier, qu'il revient de décider s'il désire avoir accès à une mort assistée ou non. Pour l'auteur, si le médecin reconnaît dans son patient un corps sujet c'est-à-dire un être à la fois vivant et existant, il ne peut aller à l'encontre de sa volonté de mourir. [...]
[...] Doit-on protéger le sujet contre lui-même en contexte médical Le verbe protéger vient du latin protegere qui signifie mettre quelqu'un à l'abri d'un dommage, abriter par devant L'Etat protège donc ses citoyens contre les maux extérieurs, c'est un devoir pour lui. La question est cependant plus difficile à trancher lorsqu'il s'agit non plus d'abriter le sujet par devant, c'est-à-dire contre des dangers qui lui sont extérieurs, mais lorsqu'il s'agit de protéger l'individu contre lui-même, c'est-à-dire le protéger contre la conduite qu'il adopte et que le reste de la société considère comme étant nocive à son égard. [...]
[...] Les soins sous contraintes peuvent s'avérer nécessaires pour protéger le sujet contre lui-même en contexte psychiatrique par exemple. Le respect de la dignité humaine l'emporte alors sur le respect de l'autonomie du patient, pas parce qu'elle apparaît comme une valeur plus importante, mais parce que le sujet n'est plus apte à faire preuve d'autonomie. La psychiatrie semble être un domaine à part où la protection du sujet contre lui-même apparaît plus légitime que dans les autres domaines de la santé. [...]
[...] Il semble y en avoir trois : une autonomie d'action, c'est-à- dire la capacité de se déplacer dans l'espace, celle de pensée qui selon Kant désigne une capacité de se servir par soi-même de son entendement et enfin, une autonomie de volonté, c'est-à-dire la capacité d'opérer à la fois une autolimitation et une souveraineté individuelle. Aucune raison universelle ne semble pouvoir trancher les dilemmes qui apparaissent dans le contexte médical entre les différents principes et les différentes valeurs. On pourrait alors penser que l'équipe médicale ne cherche pas nécessairement à protéger le patient contre lui-même, c'est-à-dire contre sa déraison, mais contre un environnement qui pourrait le déstabiliser ou l'influence négativement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture