Dans les années 1980, de nouvelles formes d'emploi sont apparues dans les pays développés à économie de marché pour répondre aux fluctuations de la demande et pour satisfaire la compétitivité prix et hors-prix des entreprises. Ces emplois, nommés emplois précaires, sont très peu stables, faiblement rémunérés et la plupart du temps sont limités par des Contrats à Durée Déterminée. Ainsi, ces emplois portent atteinte au lien social tissé avec les différentes sphères d'intégration de la société. Plus il est faible et fragile, moins l'individu se sent concerné par la vie en société et il va adopter des comportements déviants voire délinquants. Les emplois précaires sont-ils le seul facteur à la détérioration du lien social ?
Nous verrons donc d'abord que le lien social s'amenuise par une expansion de ces emplois précaires, mais que cette fragilisation est également due à d'autres facteurs.
En premier lieu, on constate que le lien social est fragilisé par une précarisation des emplois, à l'origine d'un manque de cohésion et de difficultés économiques pour les ménages.
D'abord, les emplois précaires donnent l'impression au salarié d'être dévalorisé. Titulaire d'un emploi très instable, le salarié a tout juste le temps de s'adapter à son poste que son contrat prend déjà fin. On remarque en effet que certains travailleurs ne sont en activité que pendant 1 à 5 mois, et ce sont d'ailleurs les employés les plus touchés par la pauvreté : entre avril 2001 et mars 2002, la pauvreté touchait 39,3% de ces salariés, contre « seulement » 6,6% des employés en Contrat à Durée Indéterminée, soit un écart de près de 33 points. On parle alors d'une segmentation du marché travail, et même d'un dualisme, divisé entre le marché primaire avec les emplois stables et les CDI, et le marché secondaire constitué par ces emplois précaires, CDD et intérimaires (...)
[...] On constate une vie sociale trop riche dès l'enfance, vivant en bandes de jeunes dehors et, arrivés à l'âge adulte, ces individus ont du mal à se concentrer sur un travail ou à couper des liens avec ces relations. Enfin, il apparait que les valeurs ont perdu de leur importance dans la société. La famille, par exemple, n'a plus l'image d'un groupe soudé et s'est dégradée au fil du temps. Le lien social, au sein même de cette sphère, s'est altéré. [...]
[...] On parle alors d'une segmentation du marché travail, et même d'un dualisme, divisé entre le marché primaire avec les emplois stables et les CDI, et le marché secondaire constitué par ces emplois précaires, CDD et intérimaires. Il s'avère donc que, plus l'emploi est instable et limité, plus la pauvreté est élevée. Ces emplois sont créés pour mieux s'adapter aux variations conjoncturelles, mais alors les salariés peuvent se retrouver découragés par le travail, à force d'accumuler ces types d'emplois précaires sans espoir d'ascension sociale ou hiérarchique. [...]
[...] La fragilisation du lien social est-elle le résultat de la précarisation des emplois ? Dans les années 1980, de nouvelles formes d'emploi sont apparues dans les pays développés à économie de marché pour répondre aux fluctuations de la demande et pour satisfaire la compétitivité prix et hors-prix des entreprises. Ces emplois, nommés emplois précaires, sont très peu stables, faiblement rémunérés et la plupart du temps sont limités par des Contrats à Durée Déterminée. Ainsi, ces emplois portent atteinte au lien social tissé avec les différentes sphères d'intégration de la société. [...]
[...] En conclusion, le lien social est influencé par les changements de la société, et s'amenuise donc avec la précarisation. Les employés précaires ont le sentiment d'être dévalorisés, et sont soumis à des salaires plutôt faibles. La précarisation des emplois n'est pas le seul facteur de la fragilisation du lien social, mais c'est un déterminant. En effet, d'autres éléments sociaux, politiques y participent, et le découragement de la population à propos des institutions ou des objectifs trop durs à atteindre pour les individus les plus en difficulté en sont une cause. [...]
[...] La fragilisation du lien social est aussi provoquée par des découragements et des pertes de confiance, notamment dans les institutions. En effet, certains individus sont découragés par leur position sociale, ce qui peut aboutir parfois à un isolement social. Les liens tissés par exemple entre les chômeurs et le Pôle Emploi peuvent créer des dépendances tout d'abord puis, lassés d'être perçus comme des inutiles du monde (expression de Robert Castel), ils se coupent de toutes leurs relations et se marginalisent, comme c'est le cas pour les SDF. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture