Longtemps, notre société industrielle a été analysée en termes de classes sociales, fortement imprégnée qu'elle était par la doctrine marxiste. Un clivage séparerait la classe ouvrière, le prolétariat qui offre sa force de travail et une classe dominante, les bourgeois, détenteurs des moyens de production. Selon Marx, la société serait ainsi polarisée en deux classes antagonistes, conscientes de leurs intérêts propres, rassemblées en groupe aux conditions de vie communes, la classe moyenne étant vouée à disparaître, éparpillée dans ces deux groupes.
Cependant, cette vision semble aujourd'hui dépassée au profit de la thèse de la moyennisation, de l'homogénéisation de la société, introduite par Mendras qui montre du doigt la baisse spectaculaire des inégalités entre les groupes sociaux (...)
[...] Peut-on parler d'une disparition de la classe ouvrière ? Introduction : Longtemps, notre société industrielle a été analysée en termes de classes sociales, fortement imprégnée qu'elle était par la doctrine marxiste. Un clivage séparerait la classe ouvrière, le prolétariat qui offre sa force de travail et une classe dominante, les bourgeois, détenteurs des moyens de production. Selon Marx, la société serait ainsi polarisée en deux classes antagonistes, conscientes de leurs intérêts propres, rassemblés en groupe aux conditions de vie communes, la classe moyenne étant vouée à disparaître, éparpillée dans ces deux groupes. [...]
[...] D'autre part, la nouvelle classification des compétences personnelles dans les entreprises et usines qui vise les populations ouvrières conduit à la dissociation des destins professionnels au sein d'une m^me catégorie et donc au renforcement des clivages intra- classe. B. Employés et ouvriers objet d'une classe populaire ? On remarque pour finir une baisse tendancielle du nombre d'ouvriers du fait de la tertiarisation de la société. Ainsi, alors qu'ils étaient 40% de la population active en 1970, ils ne sont aujourd'hui plus que 25%. [...]
[...] Persistance et renforcement du concept de classe ouvrière au sens Weberien du terme. L'approche marxiste semble aujourd'hui trop exigeante selon Chauvel dans Qu'est qu'une classe sociale ? Weber propose une vision plus souple, considérant qu'il y a classe sociale dès lors que des groupes inégaux aux destins sociaux distincts ont été repérés Or, depuis les années 90, on remarque une recrudescence des inégalités sociales, économiques et culturelles, de même qu'une stagnation de la mobilité sociale dues à une absence de la démocratisation du système scolaire. [...]
[...] Cette reproduction sociale reposerait sur la stagnation des revenus. En effet, l'école, moyen d'obtenir des diplômes pour s'imposer sur le champs du travail et du prestige, selon Bourdieu, ne serait pas démocratisée à tous. Les revenus parentaux étant déterminants pour l'arbitrage coût-bénéfice des études, selon Boudon, pour choisir entre la continuation de celle ci ou la recherche d'emploi. Les milieux populaires ayant tendance à surestimer les coûts (coût d'opportunité et coût matériel Bourdieu quant à lui dénonce l'élitisme de l'école qui valoriserait la culture générale et l'abstraction, capital culturel propre aux classes supérieures, favorisés par rapport aux fils d'ouvriers qui en possèdent moins (importance de la socialisation familiale, les habitudes et mœurs parentales étant transmises aux enfants). [...]
[...] Ainsi, on remarque une baisse sensible du taux d'adhésion des ouvriers aux syndicats qui apparaissent obsolètes. Les ouvriers, plus individualistes, se battent non plus pour l'amélioration des conditions de vie ouvrières mais pour leurs promotions sociales individuelles et familiales. On remarque donc une désagrégation de la conscience de classe ouvrière au sein d'une société moyennisée, les ouvriers souhaitant non plus se battre pour l'amélioration de leurs conditions de travail au sein d'un conflit de classe pour défendre leurs intérêts communs, mais leur promotion sociale individuelle au sein d'une société démocratique et méritocratique assurant une mobilité sociale par le biais de l ‘école. [...]
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