Quelques chiffres : en 1990 184 000 diplômés de l'enseignement supérieur, en 1995 273 000. En France % de la population en âge de travailler non ou peu diplômé : 43% (24% des 25-28 ans). En 1978 le nombre de personnes sortant du système éducatif n'ayant aucun diplôme était supérieur à 200 000. En 1995 ce nombre est inférieur à 100 000. Cette poussée quantitative sans précédent est aussi qualitative (allongement de la durée des études). Comment expliquer cette course aux diplômes ? Le diplôme permet-il réellement d'échapper au risque de chômage ? Avons nous réellement besoin d'autant de diplômés ? Y-a-t-il des disparités entre les diplômés face au chômage ?
[...] Cette dégradation s'explique par la conjoncture et la croissance des flux de sortie de l'enseignement supérieur. Ce déclassement est observé indépendamment de l'existence de transformations techniques ou organisationnelles. Ce déclassement conduit à accroître la stigmatisation des non-diplômés. En effet, en France particulièrement, l'absence ou le faible niveau d'un diplôme signale et stigmatise une situation d'échec ou de refus scolaire considéré comme une preuve d'inadaptation sociale plus générale, en particulier pour les jeunes. Ce phénomène sera d'autant plus intense que le nombre de diplômés au sein de la population est important. [...]
[...] Le diplôme atténue donc les inégalités entre classes d'âges. Ils compensent le manque d'expérience professionnelle. Le chômage affecte les diplômés surtout peu de temps après leur sortie de formation, tandis que les moins diplômés sont massivement exposés au chômage durant une grande partie de leur vie active. Le diplôme est aussi une garantie contre des emplois trop précaire (mi-temps, CDD Seuls les DUT et les BTS peuvent en souffrir car ils occupent moins des emplois de cadre. Le diplôme permet aussi de réduire les inégalités hommes-femmes à l'égard de l'emploi. [...]
[...] Conclusion Le diplôme est un avantage incontestable sur le marché du travail actuel, sans être une garantie parfaite. La crise des années 92-95 ne doit pas faire croire que la France souffre d'in excès de diplômés. La reprise actuelle confirme le besoin de haute qualification et cette tendance ira en s'amplifiant. Toutefois il faut approfondir l'effort et la réflexion sur l'insertion des non ou peu diplômés, sans quoi ceux-ci seront chaque jour un peu plus exclus et déphasés par rapport au marché du travail moderne. [...]
[...] Les écoles reconnues par l'Etat restent en revanche très privilégiées. Mais les plus défavorisés sont les diplômés du premier et du second cycle universitaire : ils n'ont pas le prestige des diplômes très élevés et ne sont pas directement employable comme le sont les détenteurs d'un BTS. Au sein même des diplômes de même niveau s'opèrent de nombreuses distinctions et différences. Par exemple en 1997 le taux de chômage des maîtrises d'IUP est de contre 15,6% pour les licences ou maîtrises de droit ou d'économie. [...]
[...] Une formation débouche sur un métier assez précis et directement réalisable. II . il ne saurait constituer une garantie absolue contre le chômage, générant même déclassements et exclusions dans certaines conditions A. La garantie n'est pas totale, notamment selon les filières suivies L'emploi des diplômés n'est pas insensible à la conjoncture. Ainsi les diplômés de 1994, trois ans après la fin de leurs études, connaissent un taux de chômage de contre 11,5% pour les diplômés de 1991-1992 qui ont du faire face au retournement de conjoncture. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture