L'accueil et la garde des enfants sont une problématique relativement récente dans la plupart des pays européens. On observe ainsi des différences de politique mises en place, qui ne sont pas seulement liées à des interventions ou non de l'État dans le domaine familial, mais elles reflètent aussi la référence à des structures familiales qui présentent une certaine originalité. Les familles sont partout à géométrie de plus en plus variable, avec la progression des familles monoparentales, des familles recomposées et l'arrivée, dans tous les pays d'Europe, de familles immigrés d'origines diverses qui ont-elles aussi des modes différents et variés. Il est donc difficile de mettre au point des politiques qui puissent correspondre aux attentes de familles ayant une telle diversité.
L'Union européenne s'est toutefois intéressée à « la garde des enfants » dès le débute des années 1980, à travers la question de la promotion de l'égalité des sexes dans le monde du travail. Cette ambition est inscrite dans plusieurs dispositions qui en sont les fondements juridiques. On soulignera en particulier, la directive 96/34/CE du Conseil du 3 juin 1996, concernant l'accord-cadre sur le congé parental, modifiée et étendue au Royaume-Uni par la directive 97/75/CE du Conseil du 15 décembre 1997.
Cette directive prévoit que :
« Un droit individuel à un congé parental est accordé aux travailleurs, hommes et femmes, en raison de la naissance ou de l'adoption d'un enfant pour pouvoir s'occuper de cet enfant pendant au moins 3 mois. »
[...] Dans ce contexte, les lieux d'accueil de la petite enfance voient leur mission s'élargir ou se transformer. La diversité des modes d'éducation des jeunes enfants qui s'observe aujourd'hui en Europe est le signe d'une évolution lente et contrastée, mais réelle, des mentalités. Le fait que les politiques aient à tenir compte des pesanteurs sociologiques en organisant la diversité des services en matière d'éducation des tout- petits ne doit pas pour autant leur faire oublier les grands principes sur lesquels tentent de s'édifier les sociétés modernes, et en particulier le principe de l'égalité des sexes, qui est le plus faiblement pris en compte dans ce secteur, en dépit de quelques notables évolutions. [...]
[...] Toutes les politiques scandinaves sont allées par la suite dans le même sens : permettre de concilier fécondité et vie professionnelle en privilégiant d'abord les mères. En Grande-Bretagne et en Allemagne, l'intervention de l'Etat n'est que marginale et essentiellement réglementaire, tout ce qui concerne la famille étant considéré comme relevant de la sphère privée. En Allemagne, on ne trouve pratiquement pas de structure d'accueil pour les jeunes enfants et il n'y a pas d'enseignement préscolaire public. Les mentalités sont encore imprégnées du modèle de la famille stable institutionnalisé à l'époque de Bismarck, avec des rôles bien identifiables pour le père et la mère. [...]
[...] Il s'agit de mettre en place les conditions d'éducation favorisant l'éveil et l'intégration sociale de chaque enfant qu'elles que soient les origines familiales. Pour des familles méditerranéennes dans lesquelles la proximité entre la mère et l'enfant entretient un rapport de d dépendance étroite pendant les premières années de la vie, l'accès à l'autonomie et la socialisation précoce des tout-petits apparaissent incompréhensibles. On observe en Allemagne, un phénomène quelque peu semblable, bien qu'il y ait des structures d'accueil pour les moins de 3ans. [...]
[...] L'élément culturel reste donc un facteur pertinent pour comprendre la diversité des politiques mises en place en direction de la petite enfance dans la plupart des pays européens. Des exemples de développement de structures. Dans les pays développés, les structures d'accueil destinées aux enfants qui ne sont pas encore en âge d'être scolarisés se sont beaucoup développées au cours des dernières années, d'abord à travers des jardins d'enfants prenant en charge les enfants de 3 à 6 ans, puis sous la forme de crèches et de garderies destinées aux enfants âgés de 12 mois à 3 ans. [...]
[...] La période de congé parental est longue et le niveau de prise en charge financé par le secteur public est faible. Dans les pays scandinaves, les structures publiques d'accueil des enfants de moins de 3 ans son très développées et les congés parentaux très longs et très substantiels. Les premières lois de protection de la famille datent des années 1930. Il y avait à l'époque de nombreux ménages monoparentaux. Les premières lois familiales ont voulu assurer une garantie de pension alimentaire aux enfants de mères seules pour les protéger contre la précarité et la pauvreté. [...]
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