La position sociale des différentes générations depuis 45 est très différente. Le problème est que, pour la première fois depuis deux siècles, il existe un risque de descente sociale, de régression. Après 55, la situation s'est dégradée avec une difficulté d'insertion sur le marché du travail, une dévalorisation des diplômes et une augmentation des inégalités intergénérationnelles.
Louis Chauvel, dans son ouvrage "Le destin des générations, structure sociale et cohortes en France au 20e siècle" relit l'évolution sociale française au 20e sous l'angle des générations, des cohortes. Aujourd'hui, le ralentissement économique n'est pas réparti uniformément sur toute la population : les générations nées après 50 observent une dégradation de leur situation par rapport à leurs aînés, leurs revenus baissent. La « génération de la crise » est-elle une nouvelle génération sacrifiée ?
[...] Chauvel est qu'il laisse largement de côté la variance intergénérationnelle, c.-à-d. l'écart à la situation moyenne qu'il décrit la cohorte. Il ne se penche pas réellement sur les différents destins à l'intérieur d'une même cohorte. Il donne d'ailleurs peu d'éléments permettant de comparer effet de génération et effet de milieu social dans son ouvrage. En outre, les cohortes ne constituent pas des groupes homogènes comme le sont les PCS. On ne doit en effet pas perdre de vue la principale caractéristique de la variable âge par rapport aux autres variables que le sociologue utilise habituellement: chaque individu est appelé traverser l'ensemble des situations du cycle de vie. [...]
[...] Ainsi la génération surdiplômée née dans les années 1970 connaîtra selon L. Chauvel, des difficultés importantes pour sa carrière: cet excès de diplômes ne peut qu'entraîner leur dévalorisation ou faire des cohortes suivantes, des victimes de cette situation. Les cohortes nées dans les années 1970 ont donc de fortes chances de connaître des taux de mobilité descendante inédits. Quant aux cohortes nées autour de 1980, L. Chauvel souligne le fort risque de leur déclassement, qui sera pour lui la question sociale du 21e siècle. [...]
[...] Mais cela souligne surtout les inégalités entre cohortes. Le destin d'une cohorte se joue avant l'âge de 30 ans. Il n'y a que peu de changements de son destin après cet âge. L'ouvrage vise à mettre en lumière la première des inégalités de naissance le privilège d'être né plus tard. II) Le destin d'une seule génération, la cohorte de la décade dorée L'hypothèse centrale de l'ouvrage est que la génération de 45 et les cohortes nées autour de 75 rencontrent des destins bien différents. [...]
[...] Une seule cohorte a profité de ces bouleversements: celle née dans les années 1940. Un destin exceptionnel Pour montrer les particularités de cette cohorte, L. Chauvel se penche sur les clefs de lecture classiques des mutations de la structure sociale que sont la moyennisation et l'aspiration vers le haut. Ces lectures ne sont pour lui que des propos simplificateurs qui ne tiennent pas face aux faits. Ni moyennisation, ni écartèlement de la classe moyenne, ni aspiration vers le haut ne permettent de rendre compte des observations. [...]
[...] On a donc un partage inégal de la croissance selon les générations. La cohorte née dans les années 1940 a été privilégiée tout au long de sa vie par rapport à ses prédécesseurs et ses successeurs. Cette situation inégale se retrouve dans la mort: la diminution de la mortalité n'est pas uniforme selon l'âge atteint par les individus. Et là encore, la génération née dans les années 1940 est privilégiée. Elle voit son espérance de vie croître tandis que les plus jeunes sont par des maux nouveaux comme SIDA. [...]
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