Le déremboursement des médicaments

Résumé du document

Les dépenses encourues à cause des médicaments remboursés par l'Assurance Maladie n'ont cessé d'augmenter. En effet, on a pu constater une hausse d'environ 1 milliard d'euros sur l'année 2004 par rapport à 2003. Cette progression s'explique notamment par l'arrivée sur le marché de nouveaux traitements issus des progrès de la recherche. Selon les principes de notre système de santé solidaire, ils doivent être accessibles à tous, car ils sont jugés plus performants.

Néanmoins ils coûtent souvent très cher et il faut donc trouver un moyen d'économiser de l'argent. Les ressources étant limitées, il faut donc établir des priorités et faire des choix, comme celui de ne plus rembourser certaines médications… Intervient alors le ministère de la Santé. Celui-ci, sur recommandation de la HAS qui est un organisme public d'expertise scientifique et médicale, cependant indépendant de l'État, de l'Assurance Maladie et de l'industrie pharmaceutique et dont l'une des missions est d'évaluer l'utilité médicale des médicaments, a décidé de ne plus rembourser certains médicaments jugés à Service Médical Rendu Insuffisant (SMRI).

Extraits

[...] On estime qu'environ 210 pourraient être économisés avec ce déremboursement. Celui-ci s'est effectué en 3 vagues : la première vague de déremboursement, portant sur 82 produits, avait eu lieu durant l'été 2003 et avait généré une économie de 27 millions d'euros annuels; la deuxième vague concernant cette fois 156 médicaments s'était déroulée début mars 2006 et entraînera une baisse présumée d'environ 250 millions d'euros par an ; et la troisième vague est attendue pour fin octobre 2006. Mais pour les Français, ce changement est loin d'être une bonne surprise Auparavant, quand nous avions une angine ou une bronchite, nous allions consulter un médecin afin qu'il nous prescrive des médicaments utiles à notre guérison. [...]

[...] Vous voulez vraiment connaître les raisons de cette décision prise par le ministère de la Santé et des Solidarités, sur recommandation de la Haute Autorité de Santé, aussi appelée HAS ? En fait, les dépenses encourues à cause des médicaments remboursés par l'Assurance Maladie n'ont cessé d'augmenter. En effet, on a pu constater une hausse d'environ 1 milliard d'euros sur l'année 2004 par rapport à 2003. Cette progression s'explique notamment par l'arrivée sur le marché de nouveaux traitements issus des progrès de la recherche. Selon les principes de notre système de santé solidaire, ils doivent être accessibles à tous car ils sont jugés plus performants. [...]

[...] Ce critère d'évaluation est fondé sur l'analyse de la gravité de la maladie traitée, de l'efficacité du traitement, des effets indésirables qu'il fait encourir aux patients, de sa place dans la stratégie thérapeutique, et de son intérêt pour la santé publique. Ces médicaments insuffisamment efficaces doivent alors sortir du panier de soins remboursés. Pour l'Etat, les économies escomptées sont loin d'être négligeables. Au total, ces médicaments coûtent chaque année quelque 530 millions d'euros à l'Assurance Maladie et aux Complémentaires Santé. [...]

[...] Il faut également savoir qu'ils leur sont strictement identiques. En effet, environ 20ans après la sortie d'un nouveau médicament breveté, celui-ci perd justement sa protection par les brevets et tous les laboratoires peuvent développer et commercialiser un médicament semblable appelé générique qui va passer exactement les mêmes tests que sa référence mais qui aura fait dépenser beaucoup moins de temps et d'argent à la recherche. Ceci est la raison pour laquelle le générique d'un médicament est vendu beaucoup moins cher, et cela ne signifie en aucun cas qu'il est moins efficace ! [...]

[...] De plus, la TVA passe, elle, de 2,1 à ce qui n'arrange en rien cette subite augmentation des prix. En somme, le déremboursement d'un médicament fait bondir son prix, avec des augmentations pouvant même atteindre plus de pour certaines molécules qui sont responsables de l'insuffisance du SMR du médicament qui la contient. Alors, qu'allez-vous faire si vous n'êtes pas assez riche pour vous permettre d'accéder à la Santé ? Est-ce réellement la solution qui consiste à faire perdurer notre système de Santé qui se dit solidaire ? La Sécurite sociale by Georges Dorion, André Guionnet, and Que sais-je? [...]