La délinquance juvénile et son traitement médiatique

Résumé du document

La délinquance des jeunes mineurs est un sujet récurrent dans l'actualité et propice aux passions populaires, aux affrontements idéologiques, aux débats politiques. Le choix du vocabulaire à employer n'est jamais anodin, qu'il s'agisse de voyous, racailles, sauvageons, de guerre des bandes ou de hordes de casseurs. Difficiles, déviants, auteurs d'incivilités, délinquants, sont autant de qualificatifs accolés aux termes génériques mineurs ou jeunes.
Arrêtons-nous sur l'étymologie, la signification de ces mots utilisés à tout bout de champ. Replaçons-les dans leur contexte et redonnons-leur du sens là où il nous semble perdu ou erroné, pour mieux comprendre les enjeux des débats sur la délinquance juvénile et son traitement médiatique.

Bien que ces termes soient indifféremment choisis dans le langage quotidien, ils recouvrent des notions distinctes.
- La délinquance juvénile est « l'ensemble des infractions commises, en un temps et en un lieu donnés, par des mineurs ». Elle est liée, en sociologie, à la criminalité.
- La déviance est un comportement qui « s'écarte de la norme sociale admise », c'est-à-dire de « toute codification formelle et de toute sanction pénale ».

Extraits

[...] La délinquance juvénile est l'ensemble des infractions commises, en un temps et en un lieu donnés, par des mineurs Elle est liée, en sociologie, à la criminalité. La déviance est un comportement qui s'écarte de la norme sociale admise c'est-à-dire de toute codification formelle et de toute sanction pénale Les comportements suivants sont délinquants parce que punis par la loi : conduire un scooter sans porter de casque, commettre une dégradation dans un lieu public, agresser ou voler une personne, consommer ou vendre des stupéfiants. [...]

[...] Notre mission et notre rôle consistent à les éduquer à la vie en société et à les sanctionner lorsqu'ils transgressent la loi et la norme sociale. Nous devons repenser un monde qui, au lieu d'avoir peur de ses propres enfants tout en exigeant d'eux qu'ils soient déjà responsables, doit se comporter en adulte, acteur et garant de l'éducation. Le Petit Larousse Ibid. Dictionnaire de Sociologie Robert/Seuil Le Petit Robert Le Petit Robert Ibid. Robert & Collins, Dictionnaire Français-Anglais Le Robert, Paris réédition 1989 D. [...]

[...] Un exemple marquant illustre le lien entre le sentiment d'insécurité et certains choix éditoriaux. Le 4 décembre 2008 est paru le dernier rapport de l'Observatoire National de la Délinquance (OND). Il est accessible, depuis cette date, sur le site de l'INHES[12] et en librairie aux éditions du CNRS. Le 18 janvier, Libération est un des rares organes de presse qui consacre un article à ce rapport peu après sa parution, en se reprenant une source de l'Agence France Presse (AFP) : La délinquance est en baisse, les violences aux personnes en hausse Le 10 mars, un groupe de 13 jeunes entre sans autorisation dans l'enceinte d'un lycée à Gagny, et agresse violemment 12 élèves. [...]

[...] La sanction doit être appliquée à la mesure de l'acte commis. Il s'agit seulement de replacer les événements dans un contexte national très tendu et d'utiliser une terminologie adéquate et précise. Pour un débat plus serein Il me paraît essentiel, en tant que citoyen et travailleur social, de veiller constamment sur toutes ces représentations relayées par une partie de la presse et des pouvoirs publics. Les actes de délinquance devraient être mesurés et analysés, y compris par nous-mêmes, en dehors des excès de langage liés aux faits du moment. [...]

[...] W.WINNICOTT, qui a étudié la question de la délinquance sous l'angle de l'inconscient. S'adressant à des magistrats, le pédiatre et psychanalyste britannique a publié, en 1972, un article sur les Aspects psychologiques de la délinquance juvénile, repris dans un ouvrage qui rassemble des textes traitant de la déprivation et de la délinquance. Déprivation est un terme d'origine anglaise, qui peut être traduit par perte, privation, carence affective[7]. WINNICOTT évoque notamment le ressentiment que la population éprouve face au crime : il n'est pas possible de commettre un acte de délinquance sans ajouter quelque chose à l'ensemble des sentiments de vengeance inconscients de la population. [...]