La culture serait-elle vraiment une mauvaise élève de la décentralisation ? Pour répondre à cette question, il convient d'évaluer, une vingtaine d'années après le début du processus, la légitimité d'une décentralisation culturelle, et ce sous deux angles. En effet, la légitimité pose d'une part la question des motivations d'une telle entreprise, et d'autre part, suppose un bilan provisoire, une évaluation des méthodes mises en œuvre et de leurs résultats. Cette démarche doit permettre d'appréhender dans quelle direction la décentralisation culturelle se doit d'être poursuivie.
[...] Ils aident également les écoles de musique et la pratique amateur instrumentale ou chorale, aident à la mise en circulation de musibus, au développement de réseaux de diffusion de spectacles vivants, à l'organisation de festivals prestigieux. Toutes ces actions sont favorisées depuis le début des années 1990. (Prendre à son compte les enseignements spécialisés que délivrent les conservatoires et les écoles de musique ainsi que les écoles d'art aurait été synonyme, aux yeux de l'Etat, d'une dépense excessive pour le ministère de la Culture. [...]
[...] C'est là une impression première qu'il faut nuancer par l'observation de la pratique, avec par exemple le cas du théâtre, de la musique et des arts plastiques. II . les réalisations concrètes de la décentralisation culturelle invitent à un bilan plus nuancé D'emblée, on peut constater qu'aujourd'hui, les collectivités territoriales représentent le 1er financement de la culture en France avec 40% pour les communes pour les départements et pour les régions), le reste des ressources étant apporté par l'Etat (dont 20% fournis par le seul ministère de la Culture). [...]
[...] Sous la Vème République, l'acteur et directeur de théâtre Charles Dullin se voit confier une mission sur la décentralisation théâtrale dont le rapport va fortement influencer les politiques suivies après la guerre. En outre, le développement des industries culturelles comme le cinéma et la télévision précarise l'ensemble des entreprises de spectacles. Aussi commence-t-on à subventionner des institutions culturelles décentralisées, chargées de démocratiser l'art. . qui a trouvé force dans les lois de 1982 et 1983. Cette tendance trouve son apothéose avec les lois de 1982-1983. [...]
[...] L'Etat accorde également aux collectivités locales des subventions d'équipement (uniquement pour CNR et ENM) à hauteur de des aides pouvant être accordées pour acquisition de matériels d'enseignement. Sur les établissements publics d'enseignement des arts plastiques (art modifié par la loi du 19 août 1986) Comme les établissements d'enseignement musical spécialisés, les écoles d'art ne changent pas de statut. Autre point important : l'Etat subventionne les écoles municipales et régionales à hauteur de 15% du fonctionnement (avec crédits basés sur des critères quantitatifs et qualitatifs). [...]
[...] Le changement opéré par la loi est donc à observer comme un point positif, mais présentant des limites Un bilan provisoire mitigé Un aspect positif certain : les conventions de développement culturel profitent bien au théâtre dans le cadre de l'équipement, si on en croit les bilans annuels établis par le Département des Etudes et de la Prospective. - La dernière famille de conventions culturelles, apparue en 1993, est celle des plans locaux pour l'enseignement artistique, destinés à définir entre l'Etat, les collectivités locales et les institutions culturelles, pour un territoire donné, la réalisation d'actions de sensibilisation aux arts, associant le monde scolaire et des partenaires artistiques et culturels, dans les temps scolaire comme non scolaire. [...]
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