Internet, outil numérique, moyen d'expression, citoyenneté, citoyenneté numérique, idée politique, espace public, démocratie délibérative, démocratie 2.0, inégalité des classes sociales
L'intérêt du sujet relève donc ici de la limite qu'il ne "faudrait" pas dépasser pour permettre au numérique d'être à la fois, un lieu d'amélioration et d'ouverture de la citoyenneté tout en se protégeant des dérives que peuvent parfois engendrer son utilisation. Dans cette problématique-là, quel est le rôle de l'État (s'il a encore un rôle à jouer) ? Comment faire en sorte que le numérique puisse contribuer à renforcer l'expression publique ? Toutes ces questions soulèvent des enjeux de souveraineté ainsi que de légitimité.
[...] Nous pouvons ici citer par exemple l'usage de pétitions en ligne, les plateformes de consultation citoyenne ou encore les budgets participatifs dans certaines communes. En se sentant plus impliqués dans les processus décisionnels, ils pourront participer à la re légitimation de l'État et des politiques en place, processus faisant partie intégrante de la citoyenneté. Pour conclure, l'apparition du numérique et son utilisation croissante ont en effet contribué à modifier les logiques et modalités démocratiques, notamment en permettant l'apparition de nouvelles figures de citoyens et d'un rapport renouvelé à cette démocratie 2.0. [...]
[...] Dès lors, il est apparu que l'école devait, dans les prochaines années, accentuer son rôle d'éducateur à propos de la citoyenneté sur internet et que l'État avait tout intérêt, en se prémunissant des risques d'instrumentalisation par les GAFAM, à améliorer l'utilisation qu'elle a des outils technologiques, dans une dynamique de coopération avec des acteurs non-étatique. Pour aller plus loin nous pourrions, dans les mêmes dynamiques qui ont amenées à la redéfinition de la citoyenneté, étudier l'impact et le pouvoir de transformation du numérique sur d'autres phénomènes sociétaux tel que la mise en avant de la cause féministe et l'émancipation des femmes. [...]
[...] Ainsi, les modes d'expressions et de participation classiques à la vie politique sont délaissés mais c'est aussi le cas des nouveaux outils numériques qui ne sont guère utilisés pour "pallier" le manquement de la réalité. In fine, le numérique, s'il semblait pouvoir permettre un élargissement de la citoyenneté, n'est qu'un lieu de reproduction des inégalités civiques et politiques déjà observables dans la vie réelle. Il aurait même contribué à renforcer le désintérêt de certains qui ne cherchent plus à s'informer sur la politique et ces enjeux, happés par le divertissement promis par les médias de masse (dont certains dit sociaux). [...]
[...] Tout d'abord, parce que cela pourra leur permettre de "lutter" contre les fakes news et la désinformation, phénomène récurrent sur internet. Afin de développer leur esprit critique, Gabriel Dumouchel et Audrey Raynault rappellent dans Les compétences informationnelles, l'importance de l'école et du rôle des enseignants pour leur faire prendre conscience de la nécessité de vérifier leurs sources, de ne pas croire tout ce qui peut être posté sur les réseaux et ce, encore plus aujourd'hui avec l'arrivée de l'IA qui peut fabriquer de toutes pièces des fausses images, trompant l'utilisateur. [...]
[...] Cette pratique sociale contribue ainsi à renforcer la participation des individus à la société politique, désormais anonymes derrière leur écran. En effet, comme le souligne Daniel Gaxie dans ses écrits, les classes populaires se retirent parfois du champ politique dans l'espoir de mieux s'intégrer au sein de leur groupe de pairs qui rejettent, le plus souvent, la politique et ses enjeux. Cette exclusion engendre chez eux un sentiment d'illégitimité, que l'utilisation des réseaux sociaux pourrait amener à "contrebalancer". Par ce biais, le numérique peut agir comme un nouveau vecteur de démocratie et lutter contre le "déficit démocratique", phénomène largement observable de nous jours et qui se traduit par une perte d'intérêt de la part des citoyens dans la vie politique, une hausse constante de l'abstention (chez les classes aisées tout comme chez les classes populaires) et globalement une méfiance envers les institutions. [...]
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