Le cinquantenaire de l'"appel de l'abbé Pierre" lancé le 1er février 1954 a au moins remis au devant de la scène le problème social du logement. Selon le rapport annuel remis le 28 janvier 2004 par la Fondation Abbé Pierre (FAP), la France compte aujourd'hui plus de 3 millions de mal-logés (3 386 500), 86 500 sans domicile fixe, 200 000 aux portes du logement (en voie d'exclusion), 500 000 personnes vivant en habitat provisoire et 1 300 000 en surpeuplement critique (...)
[...] Désormais, sur 100 logements se libèrent et le temps d'attente pour un demandeur est actuellement de trente-deux mois (sources le Monde, ibid.). Le Conseil économique et social évalue à le nombre de logements sociaux qu'il faudrait construire annuellement pour répondre aux besoins. Or le budget 2004 en prévoit On peut parler de raréfaction, mais aussi de concurrence pour intégrer un logement social. L'accès à la propriété mais aussi le coût des loyers ont été partout marqués par une flambée des prix ces cinq dernières années. Le maintien des taux d'intérêt à un bas niveau permet la progression des prix. [...]
[...] L'accroissement de l'offre de logement, notamment social, doit être mieux réglée sur les revenus des ménages modestes. Leur intérêt doit être garanti dans le projet d'accession à la propriété comme de la location, ce qui implique le maintien du FSL, de l'APL ou aide personnalisée pour le logement, de l'aide aux impayés de facture. La lutte contre les logements insalubres doit rester une priorité, notamment contre le saturnisme et l'amiante. Les propriétaires doivent se conformer aux normes d'habitabilité. L'hébergement des publics spécifiques proposant des solutions d'hébergement temporaires doit être développé et soutenu (foyers de travailleurs migrants, de jeunes travailleurs, CHRS, CADA ou centres d'accueil de demandeurs d'asile, maisons relais créées en 2002 en vue de permettre une réadaptation à la vie sociale de personnes en situation de grande exclusion). [...]
[...] La privation de logement comme facteur d'exclusion. "L'exclusion" est un terme à vrai dire générique, englobant aussi bien la précarité, la pauvreté, la déviance, la désaffiliation ou sortie de l'insertion sociale et professionnelle. Elle présente le désavantage de désigner un état plutôt qu'un processus et donc de ne pas rendre compte de la multiplicité et de la complexité des situations qu'elle recouvre (le Rmiste sans logement, le chômage longue durée, la mère de famille séparée travaillant à temps partiel, etc.). [...]
[...] Sa privation équivaut donc à une perte de points de repère et de reconnaissance sociale. Le sans domicile fixe est toujours marginalisé de fait, administrativement et professionnellement. Sur un plan maintenant personnel, l'absence de logement équivaut pour l'individu à la privation de trois conditions minimales de vie essentielles : la sécurité, le confort, la convivialité. Sécurité : le logement ou la maison est inconsciemment l'espace privé où on est protégé des agressions extérieures (intempéries notamment). Confort : c'est un espace pratique aménagé selon ses besoins (disposition des pièces et caractère fonctionnel du mobilier). [...]
[...] III) Esquisse de solutions au phénomène de l'exclusion par le logement. La pauvreté invoquée, on le voit, n'appelle pas que des mesures de politique sociale du logement puisqu'elle mobilise aussi la lutte contre les emplois précaires et l'aide sociale aux personnes défavorisées en général. L'enjeu est en tout cas le suivant. La crise du logement, l'absence de résorption du nombre de sans logis et de mal-logés continuent de refléter des inégalités mais aussi des manques dans l'accès à un droit fondamental de la personne humaine. [...]
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