[...] Un programme de discrimination positive ne vise donc pas l'égalité formelle mais l'égalité des résultats, il vise un objectif d'équité et de justice. On peut distinguer deux types de traitement : le traitement différencié (qui consiste à « donner plus à ceux qui ont moins ») et le traitement préférentiel (qui consiste à « déshabiller Pierre pour habiller Paul »).
Dans l'histoire constitutionnelle française, l'égalité de traitement a toujours eu une place centrale. Cela signifie que des personnes placées dans des situations identiques doivent être traitées de la même façon. Le texte du Conseil d'Etat, Rapport public sur le principe d'égalité de 1996 présente une théorie des différences de situation basée sur trois critères (...)
[...] Dans le domaine éducatif, le sociologue James Coleman réalise à partir de 1964 une étude sur l'inégalité des chances. D'après lui, l'écart entre les élèves noirs et les élèves blancs n'est pas causé par inégal financement des établissements (les établissements noirs ne sont pas moins financés) mais par le contexte socio-économique des élèves. Selon lui, il faut repenser la responsabilité des acteurs de l'école dans la réussite scolaire. C'est suite à ce rapport que sont mises en place les premières politiques d'éducation prioritaire.
[...] On peut dégager plusieurs caractéristiques des politiques françaises d'éducation prioritaire.
Le choix de l'unité territoriale plutôt qu'individuelle est un premier trait distinctif. Il s'agit de corriger les inégalités sociales par une dotation inégalitaire de moyens attribués à des « zones » et à des établissements, non à des individus.
Les notions de « partenariat » et de « projet de zone » sont également importantes. Le dispositif prévoit la signature de contrats entre les établissements et des acteurs extérieurs à l'Education Nationale (associations, élus locaux, collectivités locales, entreprises, services régionaux et locaux des autres ministères). Dans les faits, l'importance de ces « projets » et « partenariats » donne lieu à des interprétations et stratégies différentes selon les acteurs, d'où un manque d'uniformité (...)
[...] - Une nouvelle relance a lieu en 2006. Trois niveaux de ZEP sont alors distingués : Les RAR : le recensement social est le plus défavorisé, les difficultés scolaires sont les plus importantes. Le niveau d'aide est le plus élevé. La mixité sociale est plus grande qu'au niveau précédent ; les aides sont donc similaires à celles de la période antérieure. Les établissements moins défavorisés sont destinés à sortir progressivement de l'éducation prioritaire. Le but est de faire baisser le nombre de ZEP. [...]
[...] C'est suite à ce rapport que sont mises en place les premières politiques d'éducation prioritaire. Au Royaume-Uni, le dispositif des Educational Priority Areas trouve ses origines dans le rapport de Plauden de 1967. Ce texte suggère au gouvernement britannique travailliste de l'époque une politique territoriale de positive discrimination Ces deux rapports plaident pour la mise en œuvre de politiques compensatoires destinées à répartir inégalement les moyens éducatifs de manière à améliorer les chances de réussite des élèves qui appartiennent à des publics moins favorisés. [...]
[...] Le Portugal Le contexte portugais est marqué par la présence d'un régime politique dictatorial jusqu'en 1974, qui s'est traduit par une idéologie autoritaire et de lutte contre l'éducation. En 1974, le Portugal a le plus faible taux de scolarisation d'Europe, un quart de la population âgé de plus de 15 ans est analphabète, et 45% des élèves ne vont pas jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. Les politiques éducatives de ces dernières décennies suivent deux tendances : - Des transformations radicales dans le cadre de la transition démocratique, visant la démocratisation de l'école (accès à l'école, école comme institution) et engagement dans la construction d'une société démocratique. [...]
[...] Inégalités scolaires, politiques d'éducation prioritaire et discrimination positive Eléments de définition Les expressions éducation prioritaire discrimination positive égalité des chances sont parfois utilisées comme synonymes. Cependant, elles ont des implications différentes en termes de justice mais décrivent aussi des réalités parfois assez hétérogènes. Agnès Van Zanten (2004) identifie quatre orientations normatives des politiques menées par les autorités publiques dans le domaine de l'éducation : la laïcité, l'efficacité de l'action publique, la liberté de choix des usagers, l'égalité des chances. L'importance de ces orientations varie selon les époques, les pays et les contextes. [...]
[...] On peut repérer quatre périodes dans la chronologie des politiques d'éducation prioritaire en France : - 1981-1984 : période fondatrice : A la rentrée 1982, on compte 363 ZEP. Le contexte politique est celui de l'alternance et du retour de la gauche au pouvoir. - 1984-1998 : période d'institutionnalisation : La politique survit malgré un moindre intérêt de la part du gouvernement. Une relance de la politique a lieu en 1989-1990. La géographie de l'éducation prioritaire est alors alignées sur celle de la politique de la ville. On compte 530 ZEP en 1990. [...]
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