Alors que la France connaît des performances économiques moyennes depuis 30 ans, et une augmentation continue du chômage jusqu'en 1996 (12.5%), le monde ouvrier entre lui aussi en crise, et perd de l'importance. Il pèse moins dans la population active (1970 : 40% des salariés sont des ouvriers ; 2003 : 27%), et l'industrie contribue moins à la croissance économique du pays, contrairement aux services. Cette situation se manifeste par des mouvements sociaux ouvriers de moins en moins nombreux d'autant que la classe ouvrière fait également l'expérience d'une crise interne qui prend la forme d'une perte de cohésion sociale.
Problématique : Malgré le recul de la classe ouvrière, il existe aujourd'hui encore bel et bien des conflits sociaux en France, qui se déroulent parfois violemment. Il convient donc de s'interroger sur le changement de nature des tensions sociales et sur les conflits qui en découlent
[...] Les mécontentements se focalisent désormais moins sur l'entreprise que sur l'État. L'État est d'une part accusé, par une fonction publique importante millions de fonctionnaires), et soutenue par des syndicats puissants, de ne plus assurer efficacement son rôle d'État Providence (problème des retraites Il est d'autre part pointé du doigt par des catégories sociales variées (homosexuels, harkis ) qui lui réclament un droit de reconnaissance. Le malaise social est bien présent, mais ne peut pas toujours s'exprimer de manière aussi explicite. [...]
[...] Ils se focalisent sur le rejet de la puissance centraliste, l'État. En effet, incapable de faire face efficacement aux problèmes liés au ralentissement de cette fin de siècle, comme le chômage de masse, ou, phénomène totalement inédit, l'exclusion sociale qui prend la forme d'une quart mondialisation de la société, l'État est tenu directement pour responsable. Dans un contexte d'individualisme croissant, au problème d'efficacité de l'État Providence vient s'ajouter le problème de sa légitimité. Ainsi, le conflit traditionnel Classe Ouvrière Patronat cède place au conflit Individu État. [...]
[...] Il en résulte une perte de conscience collective, d'autant que la transmission d'une culture collective de travail est précarisée par la poursuite des études scolaires en milieu populaire. Ceci contribue à modifier le processus d'identification de la classe ouvrière (Cf le film produit par Arte en 2000, «Ressources Humaines»). Les ouvriers sont donc moins syndiqués et se mobilisent plus difficilement. II] . au profit de l'apparition de nouvelles formes de conflits. Les conflits visent aujourd'hui moins le patron que l'État. [...]
[...] L'érosion de la classe ouvrière se traduit par une baisse des conflits sociaux ouvriers. On peut en faire le constat en considérant quelques faits chiffrés: Le nombre moyen de jours de grève annuels a été divisé par 4 en 20 ans. Ainsi, on compte en moyenne dans les années 70 un peu moins de 3.5 millions jours de grèves par année ; alors que depuis les années 90, les statisticiens estiment que ce chiffre s'établit environ à hauteur de La durée moyenne d'une grève a également diminué, et à même été réduite de moitié, puisqu'une grève s'étale en moyenne sur quasiment 6 jours en 1970, contre presque 3 jours depuis 1990. [...]
[...] Les conséquences du recul de la classe ouvrière française sur les conflits sociaux actuels Accroche : la dernière grève ayant eu lieu. Situation : Alors que la France connaît des performances économiques moyennes depuis 30 ans, et une augmentation continue du chômage jusqu'en 1996 ( 12.5 le monde ouvrier entre lui aussi en crise, et perd de l'importance. Il pèse moins dans la population active (1970 : 40% des salariés sont des ouvriers ; 2003 : et l'industrie contribue moins à la croissance économique du pays, contrairement aux services. [...]
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