Une simple observation des conflits sociaux dans les services publics nous amène à constater un dilemme gouvernemental important. A la veille des élections législatives et présidentielles, des corporations disposant d'un pouvoir de pression redoutable, en bloquant tout simplement leur activité, peuvent exiger des avantages spécifiques tels les primes et les congés. D'où le dilemme :
[...] Le gouvernement a pu rendre aux contribuables 120 milliards de francs, soit 4000 francs environ par foyer. En fait beaucoup plus aux ménages aisés qui votent essentiellement à droite, et beaucoup moins pour les autres qui votent plutôt à gauche et qui ne comprennent pas ce cadeau offert aux plus riches. Cet argent a été trouvé au détriment du financement des services publics. Ainsi, si les ménages ont gagné un peu d'argent, ils ont aussi perdu en services collectifs : une justice lente, une sécurité insuffisante . La restriction des dépenses publiques a amené quelques incohérences. [...]
[...] Par exemple, l'instauration des 35 heures dans les services publiques devait engendrer la création d'emplois. Or, l'Etat a maintenu constant le nombre d'emplois à cause des contraintes budgétaires et à ainsi restreint les moyens des services publics. II - Les illusions du gouvernement Le gouvernement espérait pouvoir maîtriser, grâce à la baisse des impôts, un instrument clé de la croissance et de l'emploi. Or, il n'existe aucune preuve d'un effet négatif des taux d'imposition sur le taux de croissance. Pire, des théories modernes mettent en avant le rôle positif des dépenses publiques au service des collectivités (théorie développée par Paul Romer (1986), Rober Lucas (1988) et Robert Barro (1990)). [...]
[...] De plus, les Français ont toujours été attachés à leurs services publics, mais ils tiennent à une certaine efficacité. Les Français ne demandent pas moins d'Etat, mais mieux d'Etat. II - La stratégie de l'Etat et ses erreurs Nous voilà face à un nouveau mystère : pourquoi le gouvernement n'accorde-t-il pas ses priorités aux mesures soutenues par la majorité des Français ? Pourquoi l'Etat préfère-t-il plier sous la pression et ainsi avoir une image guère réjouissante ? II - La position de l'Etat au sujet de la sécurité et de la justice Après le succès de l'action du gouvernement sur sa première priorité, l'emploi, l'Etat devait répondre aux attentes des Français sur la sécurité et la justice. [...]
[...] Janvier 2002 Les conflits sociaux dans les services publics Introduction : Le grand dilemme du gouvernement Une simple observation des conflits sociaux dans les services publics nous amène à constater un dilemme gouvernemental important. A la veille des élections législatives et présidentielles, des corporations disposant d'un pouvoir de pression redoutable, en bloquant tout simplement leur activité, peuvent exiger des avantages spécifiques tels les primes et les congés. D'où le dilemme : - si le gouvernement résiste, il n'est soutenu par personne - s'il cède, il risque d'apparaître, à long terme, comme la marionnette de ces corporations et d'augmenter le mécontentement des groupes marginaux qui ne disposent pas des mêmes moyens de pression. [...]
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