Les classes sociales définies par Marx rassemblaient des individus de même statut et de niveau de vie quasiment similaires. Ils étaient solidaires entre eux, avaient les mêmes aspirations et surtout une conscience de classe forgée dans la lutte des classes. La classe intégrait et avait sa propre identité, son originalité.
Marx définissait les classes sociales par rapport à leur rôle joué dans la production et leur position dans la lutte sociale ; cette dernière était violente et meurtrière car les grévistes n'avaient souvent rien à perdre. Cela menait parfois à de grandes avancées sociales, ce pourquoi Mary voyait les luttes sociales entre les classes comme le "moteur de l'histoire". Jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, il en était encore ainsi (...)
[...] Vive versa, ceux qui n'ont pas d'intérêt dans le conflit ne se sacrifient pas pour les autres (Olson). On a quelque chose à perdre, donc on calcule si on a plus à y gagner qu'à y perdre avant de faire la grève. Les conflits sont plus encadrés, plus institutionnalisés et s'amenuisent, ce qui les rend très différents des conflits de classes de Marx, mais également parce qu'il est devenu difficile de distinguer des classes. C. Où sont les classes ? [...]
[...] Les conflits sociaux actuels ont parfois des apparences de conflits de classes au sens de Marx A. Certains groupes sociaux ont des habitus de classes (Bourdieu) Il y a chez certains groupes une reproduction sociale forte (ouvriers, cadres) et parfois une conscience de classe et des transmissions culturelles. Simmel a analysé la classe moyenne comme étant réellement une classe. Au début simple rassemblement d'individus, ele semble être passée d'une classe en soi à une classe pour soi, comme dirait Marx, car beaucoup s'y reconnaissent. [...]
[...] Ces luttes sociales sont plus éclatées et ont du mal à intégrer les chômeurs et les précaires. Ces conflits sociaux ne touchent donc pas tout le monde et redéfinissent des catégories telles que les féministes, les écologistes, les fonctionnaires. Peut-on à leur sujet pour autant parler de classes ? Ils sont conscients de leur unité, de leur solidarité mais les rapports dans la production sont différents et les positions sociales ne sont pas héréditaires. Toutefois, ces groupes dominent ou sont dominés, ce qui redéfinit leur contenu et leur permet de se repositionner. [...]
[...] Les conflits sociaux d'aujourd'hui ne semblent plus être des conflits de classe A. L'évolution de la société a pour principale conséquence que les individus se sentent moins impliqués dans la lutte sociale Avec l'évolution du travail, la montée de la flexibilité, de l'externalisation ou de la sous-traitance, les travailleurs sont moins encadrés pour manifester leur mécontentement. La représentation syndicale est moindre par rapport au début du siècle et le contrôle social fort : comment dès lors se révolter sans appui solide ? [...]
[...] Puis, des années 1970 à nos jours, l'évolution du travail, la crise du fordisme, les chocs pétroliers, les restructurations industrielles entraînant licenciements et le chômage eurent beaucoup d'impact. L'individu prit de plus en plus de place au détriment du groupe, surtout en raison de la flexibilité du travail. Les solidarités évoluèrent et on peut remarquer de grands changements au niveau des conflits sociaux, toujours présents dans les sociétés contemporaines industrialisées. Peut-on analyser ceux-ci comme des conflits de classes au sens où l'on vient de les définir ? [...]
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