Comprendre le féminicide, mortes de Juárez, violences aux femmes, comportements misogynes, impunité sociale, oppression aux femmes, inégalités sociales, exclusion économique, rôle des maquiladoras, Julia Monarrez, inégalités territoriales, rôle de l'État, UNODC, Ciudad Juárez
En dépit des nombreuses déclarations des droits humains, des massacres de masse ont lieu. Certains de ces massacres, malgré des conventions comme celle de l'élimination des discriminations à l'égard des femmes (CEDEF), visent plus particulièrement les femmes. Les exemples sont nombreux, de l'assassinat de quatorze femmes à l'École Polytechnique de Montréal en 1989 aux "mortes de Juárez" au Mexique. C'est à partir de ce cas précis que nous tenterons de définir et de dégager les caractéristiques principales du "féminicide", terme introduit dans les années 1990 par Jill Radford et Diane Russel dans leur ouvrage "Femicide : The Politics of Woman Killing.".
Il s'inscrit dans la lignée des mots en "ide" comme "génocide" ou "démocide", inventés au XXe siècle. Le "féminicide" est un concept novateur qu'il convient d'utiliser avec précaution, puisqu'il est instrumentalisé par certaines activistes comme mot alerte, pour réclamer une intervention internationale ; comme mot tombeau par les proches des victimes, et de plus en plus comme mot incrimination, notamment au Mexique où il a gagné une valeur juridique en étant défini comme une "forme extrême de violence de genre contre les femmes".
[...] Les femmes se sont émancipées et ont réussi à gagner – mal - leur vie, une situation que de nombreux hommes vivent difficilement. B. Définir le féminicide On peut en effet définir le féminicide comme « l'assassinat misogyne de femmes par des hommes. », et comme un « phénomène social lié au système patriarcal dans lequel les femmes sont prédisposées à être tuées, soit parce qu'elles sont des femmes, soit parce qu'elles ne le sont pas de la bonne manière. [...]
[...] »[2] Le féminicide est alors un acte de destruction pour soumettre les femmes aux hommes, et pour les terroriser. Dans cette perspective, l'idéologie qui permet le meurtre de masse de femmes est celle du patriarcat, dans lequel « les tueurs pensent avoir le droit de tuer des femmes, car ils s'imaginent supérieurs à elles. » (Marcela Lagarde) Si les femmes ne sont pas désignées comme des ennemis, elles sont tout de même représentées dans l'imaginaire comme un « autre » plus faible, dont les hommes disposent à envie. [...]
[...] Le cas de Ciudad Juárez, Montréal, Editions Ecosociété Julia Monarrez Fragoso, Feminicidio sexual serial en Ciudad Juarez : 1993-2001, Debate Feminista, ano 13, vol avril 2002. El Diario février 1999 Marc Fernandez, Jean-Christophe Rampal, La ville qui tue les femmes (enquête à Ciudad Juárez) p.24 Devineau Julie, « Autour du concept de fémicide/féminicide : entretiens avec Marcela Lagarde et Montserrat Sagot », Problèmes d'Amérique latine, 2/2012 (N° p. 77-91. URL : http://www.cairn.info/revue- problemes-d-amerique-latine-2012-2-page-77.htm. Houel Annick, Tapia Claude, « Les dessous du féminicide. [...]
[...] Les petites amies des chefs sont parfois tuées pour déstabiliser les gangs ennemis, et instrumentalisées à des fins de politiques. Le passage à l'acte est facilité par l'expérience répétée de la violence, la prise fréquente d'adjuvants, et l'effet de groupe dans les gangs. Cependant, la plupart des crimes ont été commis par des parents, maris, fiancés, et visent des femmes de tout âge, et c'est cette dimension qui est proprement liée au genre : soixante-dix pour cent des homicides de femmes au Costa Rica sont commis par des hommes qu'elles connaissent ou lors d'agressions sexuelles, contre seulement huit pour cent pour les hommes. [...]
[...] En effet, le point commun des victimes de Ciudad Juárez est avant tout leur situation économique précaire et leur degré élevé d'exclusion sociale. Ce sont souvent des étudiantes, des serveuses, des employées de maison, ou encore des ouvrières d'une maquiladora, si bien que Oscar Maynez, criminologue, parle de « meurtres de classe ». Les femmes tuées, issues des classes sociales les plus populaires, n'intéressent pas les autorités. La pauvreté engendre alors de la violence, car elle rend vulnérables les individus paupérisés : les femmes sont dans ce contexte des cibles privilégiées, car les hommes se sont historiquement arrogé le contrôle des armes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture