Au XIXème siècle, on parle plutôt de "plan d'études", le terme "programme" n'apparaît et ne s'y substitue qu'à la fin du siècle. Il y a cependant un lien fort entre les auteurs étudiés et le niveau d'enseignement où on les étudie. Ainsi, "Pour s'en tenir à l'exemple de la poésie, tout le monde sait que l'on étudie les fables de Phèdre en sixième et en cinquième, que la quatrième est consacrée aux Bucoliques de Virgile" (...)
[...] L'enquête, quelques années plus tard menée par Jules Simon dans 78 lycées et qui concerne l'explication des auteurs, la récitation et les devoirs écrits, ne montre pas d'évolution de cette situation et on rencontre encore de nombreux dépassements de programmes. Ainsi la notion de programme jalonne l'enseignement littéraire et donne l'impression d'apporter à chaque fois la parole ministérielle dans la classe. Mais la finalité de cette notion est autre, elle permet d'opérer un trait d'union disciplinaire entre les professeurs des différentes classes. Il est, comme conclue notre auteur un élément de régulation majeur dans l'économie des disciplines littéraires Bibliographie complémentaire Les humanités classiques et la genèse de la notion de programme in Qu'est-ce qu'un programme d'enseignement ? [...]
[...] La lecture libre ou encore la lecture de fantaisie pratiquaient par certains enseignants permet cette pénétration d'auteurs moins classiques. L'auteur nous explique ensuite que la notion de programmes est peu commune durant le XIXème parce que ce sont les professeurs qui l'établissent et le communiquent ensuite à leurs supérieurs et non l'inverse comme nous connaissons actuellement. L'idée d'une organisation par le haut, c'est-à-dire par des instances différentes et extérieures aux enseignants n'apparaît qu'à la fin du siècle, ainsi : 3Lorsqu'il réorganise l'enseignement des facultés de lettres, Féroul décide par exemple que programmes des cours professés dans les facultés de lettres sont soumis annuellement par le recteur à l'approbation du ministre' . [...]
[...] Au fur et à mesure, les manuels vont prendre une place importante. Ils proviennent du travail des enseignants et de hauts fonctionnaires de l'Université. L'auteur fait l'hypothèse que l'élaboration de la notion de programmes et liée à l'émergence de ces manuels qu'on souhaiterait imposer dans les écoles. Cependant, cela n'explique pas tout. Le faible impact des évolutions politiques et culturelles A partir de 1880, le romantisme ainsi que les textes et auteurs du moyen âge pénètrent les programmes et les listes. [...]
[...] Il a donc fallu un grand processus d'uniformisation de l'enseignement pour que la notion de ‘programmes' prennent véritablement sens. Afin de donner cohérence et continuité à la formation suivit, il a fallu que les enseignants se coordonnent. Cela a pour vocation par exemple d'éviter les redites, c'est-à- dire l'étude d'un texte déjà étudié dans les années précédentes. La création de listes officielles d'auteurs a donc dans un premier temps vocation de régulation et non d'imposition. Le chef d'établissement assure la coordination et l'élimination des doublons. [...]
[...] Ainsi, Pour s'en tenir à l'exemple de la poésie, tout le monde sait que l'on étudie les fables de Phèdre en sixième et en cinquième, que la quatrième est consacrée aux Bucoliques de Virgile Les classes sont définies par les auteurs qu'on y étudie. ‘L'organisation de l'enseignement ne dépend pas d'une autorité extérieure mais se fonde sur la tradition et sur la répétition de ce qu'ont vécu les enseignants eux-mêmes. Les manuels scolaires au secours des programmes officiels ? Le poids de la tradition n'est pas toujours aussi fort. Au XVIIIème, les études helléniques sont mises de côté. [...]
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