Roger CHARTIER est directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, depuis 1984. Il est producteur délégué à France Culture (Les lundis de l'Histoire) et collabore au Monde des livres.
Agrégé d'histoire, historien du livre, il consacre ses recherches aux pratiques culturelles et aux réceptions sociales, s'intéressant plus particulièrement aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles.
S'il cite, dans cet article, d'autres historiens du livre, notamment H.J. Martin, il est surtout influencé dans sa réflexion par Michel de Certeau, Michel Foucault (...)
[...] Il rejoint le point de vue d'Henri Jean MARTIN. Histoire et pouvoirs de l'écrit. Librairie Académique Perrin : 1988. Collection Histoire et décadence. Page 70 : l'apparition du codex, c'est-à-dire du livre non plus en rouleaux mais en cahiers de feuilles écrites des deux côtés, représente à coup sûr la plus importante révolution dont le livre ait fait l'objet durant notre ère. CHARTIER, Roger. Lectures et lecteurs dans la France d'Ancien Régime. Seuil : 1987. Chapitre V : Du livre au lire. Les pratiques citadines de l'imprimé. [...]
[...] Problématique Actuellement, le texte migre de la forme du livre et connaît une forme électronique. Il rencontre le lecteur par le biais de l'écran. Ce constat amène Chartier à s'interroger sur l'éventuel bouleversement des modalités de production, de transmission et de réception de l'écrit, avec le support électronique. Trois dimensions (culturelle, sociale et technique) sont nécessaires pour entraîner une nouvelle forme de communication. Nous sommes confrontés à une révolution technique. Sommes-nous aussi en présence d'une révolution formelle et culturelle ? [...]
[...] Page 47 : Le contraste entre la parole proférée, qui ne touche que les auditeurs proches et excite leurs émotions et l'écrit imprimé dont la circulation crée les conditions d'une communication sans bornes ni emportements. [ ] L'imprimerie a donc rendu possible la constitution d'une publicité sans proximité, d'une communauté sans présence visible. CHARTIER, Roger. L'Ordre des livres. Lecteurs, auteurs, bibliothèques en Europe entre XIVe et XVIIIe siècle. Editions Alinéa : 1992. Page 7 : l'invention de l'auteur comme principe fondamental de désignation des textes, [ l'émergence d'une définition nouvelle du livre, associant indissolublement un objet, un texte et un auteur constituent quelques unes des innovations qui, avant ou après Gutenberg, transforment le rapport aux textes. [...]
[...] Le titre de l'article résume parfaitement l'opinion de Chartier : les révolutions dans l'écrit sont le codex et l'écran, retracées dans une perspective historique et dynamique. Les trajectoires décrites concernent les évolutions de la lecture et les formes de l'écrit. Du lire au sens D'abord, d'une manière anthropologique (la manière de lire dépend du support : on lit différemment quand on lit sur un livre ou sur un écran ; le support permet une mise en page, une division du texte facilitant la lecture), Chartier bascule vers l'histoire des contenus, l'histoire des sens[2]. [...]
[...] Auparavant, l'écrit avait une fonction monastique, de thésaurisation du savoir. Puis il a une fonction scolastique, facilitant le travail intellectuel. Et l'imprimerie a joué un rôle important dans la diffusion des idées.[5]. La mutation culturelle essentielle est qu'il est désormais courant de lire, de lire beaucoup. Les mutations annoncées Avec un texte électronique, il y a diminution de la distinction auteur- lecteur. Le lecteur peut, en effet, devenir le co-auteur du texte. Or, c'est par l'auteur que l'on désigne le texte[6]. Le texte n'est plus prisonnier d'un support matériel. [...]
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