L'objectif de la plupart des sociologues, et en particulier de Bourdieu, est d'expliquer les causes de l'échec scolaire. Ainsi, la question qui se pose est la question du "pourquoi". La réponse qu'offre Bourdieu est liée à la position sociale des parents. La position sociale des parents détermine celui lui, la réussite ou l'échec des enfants à l'école (...)
[...] Comme le remarque Charlot, la notion finit par se renverser : désormais c'est le plus faible qui est handicapé, défavorisé et non le plus fort. . Le handicap s'interprète alors en termes de manque, manque qui caractérise le plus faible. L'idée de manque provient d'une déconstruction de la notion de compensation. Bernard Charlot nomme ce processus ‘néantisation'. En conséquence : dire qu'un élève est un handicapé socioculturel, c'est non seulement le penser comme objet, mais penser cet objet par ce qui lui manque . [...]
[...] mais cette thèse n'explique pas tout, ainsi, comment comprendre qu'un élève issu des milieux populaires parvienne cependant à réussir. Elle a donc un certain nombre de limites que Charlot va étudier. Pour expliquer ces limites, il commence par une analyse de l'expression ‘position sociale' de la famille. En sociologie, la position sociale de la famille correspond la plupart du temps à la catégorie socio professionnelle du chef de famille. La plupart du temps, on considère que le chef de famille est le père. [...]
[...] La réponse qu'offre Bourdieu est liée à la position sociale des parents. La position sociale des parents détermine celui lui, la réussite ou l'échec des enfants à l'école. L'école, en diffusant une culture particulière, celle des classes dominantes, est un instrument de reproduction des inégalités sociales. En effet, les enfants des classes populaires étant en décalage par rapport à cette culture, ils ne peuvent parvenir à réussir à l'école. Ils ne disposent pas du ‘capital culturel' nécessaire ni des ‘habitus' adéquates et adaptées pour la réussite. [...]
[...] Comme nous le voyons, la notion de ‘handicaps socio culturels' est une notion construite qui ne correspond à aucune réalité dans les faits. Pour Bernard Charlot, il s'agit d'une construction théorique, une certaine façon d'interpréter ce qui se passe . Charlot décide alors de reprendre la notion de handicap à son origine, d'aller chercher le fondement sémantique du mot. Le terme renvoie en fait, dans son sens premier, à un jeu de hasard. Il passe ensuite dans le vocabulaire hippique pour désigner la manière dont on égalise les chances des chevaux en ajoutant une difficulté au meilleur d'entre eux. [...]
[...] Charlot évoque par ailleurs l'idée rependue mais démentie par la recherche, selon laquelle les parents des milieux populaires seraient démissionnaires. Le lien de causalité s'impose alors de manière simple. Il est relayé par l'expérience professionnelle des enseignants. Cependant, comme nous l'explique Bernard Charlot : La théorie du handicap socio culturel prend certes appui sur des faits, mais sélectionnés et réinterprétés. . Elle est une manière pour les enseignants de se dédouaner de l'échec scolaire et d'imputer ce dernier à la société. [...]
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