« 80% d'une classe d'âge au niveau bac » : cette phrase ministérielle fût emblématique de la démocratisation scolaire souhaitée dans les années 1980 et 1990. La massification scolaire que va connaître l'Ecole amène-t-elle à une réelle promotion pour les jeunes issus de milieux défavorisés ? Dans 80 % au bac... et après ? - Les enfants de la démocratisation scolaire, le sociologue français Stéphane Beaud apporte des éléments de réponse toute en nuances (...)
[...] C'est ce passé qui en se déposant dans le corps et la tête des jeunes finit par constituer un handicap de départ considérable dans la compétition scolaire et dans la course à l'emploi stable. B. L'intérêt sociologique de cette ouvrage Son enquête de terrain lui à permis de montrer les multiples contraintes qui pèsent sur ces enfants d'immigrés appartenant aux classes populaires. Il s'agit de contraintes à la fois matérielles, par le manque de moyen financier pour accéder à la culture et le manque d'espace pour travailler notamment, morales, par la pression du quartier ou encore de la famille, et symbolique, par l'aspiration virulente d'ascension sociale afin d'échapper à un destin ouvrier. [...]
[...] Beaud va centrer son sujet sur ces enfants de la démocratisation scolaire qui se sont vus ouvrir les portes du lycée et des études supérieures. Il va analyser les trajectoires scolaires d'enfants d'ouvriers immigrés pour la plupart, et tenter de les comprendre. Il va également s'interroger sur le rapport à la culture, à l'Ecole et au quartier, afin de voir comment ces jeunes affrontent leurs multiples appartenances sociales et comment ils se construisent. Pour rendre compte de la lecture de cet ouvrage, nous résumerons, dans un premier temps, l'enquête menée par Stéphane Beaud, en consacrant une partie à sa méthode d'investigation et une deuxième partie pour décrire les résultats et donc les effets de cette politique. [...]
[...] Les fils ressemblent donc toujours aux pères et la société se caractérise par une reproduction sociale. Cette reproduction est facilitée par le volume des différents capitaux (économiques, culturels, scolaires et sociaux principalement) possédés par les groupes sociaux car l'Ecole les reconnaît ou non puisqu'elle véhicule une culture dite légitime. L'Ecole est par conséquent un lieu de reproduction sociale entre classes dominantes et classes dominées par le biais d'un enseignement qui s'impose arbitrairement, sans prendre compte des différences. La notion de culture au sens de Bourdieu Cette notion de culture sera très maniée par Beaud, il l'emploi, dans le sens bourdieusien de patrimoine, culture scolaire, culture légitime mais aussi dans le sens de la subculture La culture anti-école est développée chez ceux que l'auteur appelle les exclus de l'intérieur c'est-à-dire les élèves les plus en difficulté, qui manifestent des attitudes fortes de rejet de l'école marqué par l'absentéisme, l'insolence etc. [...]
[...] Cette hiérarchie des filières se poursuivra dans l'enseignement secondaire. De plus, le fossé se creuse entre les lycées bourgeois de centre ville et les lycées de périphérie ; seuls quelques lycées on su faire face en apportant des réponses pédagogiques à l'arrivée massive de ces nouveaux élèves. Cependant, d'autres établissements ont réagit en rendant l'accès et les conditions d'adaptation encore plus difficile pour ces élèves ce qui n'a fait qu'accentuer la hiérarchisation des filières. D'ailleurs l'étude de deux lycées de Gercourt, par comparaison, l'atteste. [...]
[...] Ces nombreux concepts sociologiques, utilisés implicitement ou explicitement, sont largement marqués par la sociologie de Bourdieu, nous pouvons également remarquer une influence durkheimienne dans la méthode et notamment en expliquant un fait social par un autre fait social, il utilise aussi les concepts de démocratisation scolaire et démocratisation ségrégative déjà définit par P. Merle dans le concept de démocratisation scolaire. Une typologie et sa mise en épreuve. Nous allons d'abord nous intéresser à la mobilité sociale, et plus précisément son évolution. Tout le monde s'accorde à penser qu'aujourd'hui, en France, la mobilité sociale nette est très faible. La mobilité structurelle expliquant à elle seule les changements de position sociale constatés entre les enfants et leurs parents. [...]
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