Avant la fin du XXe siècle, les Hispaniques seront plus nombreux que les Noirs et leur nombre pèsera lourdement sur la société des États-Unis : ils posent déjà des problèmes qu'on sait d'autant moins résoudre qu'ils ne se sont encore jamais posés-sous une telle forme à cette nation pourtant faite d'immigrants. On n'intégrera pas les Hispaniques comme on a pu intégrer certains autres groupes en d'autres temps parce que leurs motivations, leur état d'esprit, leur héritage sont d'une autre nature.
[...] Alors que l'immigrant traditionnel ne rêvait que de se couler dans le moule, les Hispaniques entendent garder leur identité. Ils sont nombreux, groupés près des frontières du vieux pays où ils peuvent aisément raviver leur mexicanité. Ces régions sont devenues diglossiques, et l'établissement d'une langue officielle unique est récemment apparu comme l'ultime rempart contre l'éclatement culturel d'une nation qui, en raison de sa composition et de son pluralisme, n'a jamais eu de langue officielle : dix-sept États viennent de voter des lois assurant la prédominance de l'angloaméricain. [...]
[...] Les frictions et les heurts avec les Noirs et les Anglos se multiplient d'autant plus que ceux-ci, quand ils sont pauvres et sans qualification professionnelle, acceptent mal de voir ces nouveaux concurrents faire leur entrée sur le marché des petits boulots et de l'aide sociale. Les ghettos noir et hispanique Spanish Harlem de New York) se font face sans jamais se solidariser, bien qu'on y rencontre les mêmes misères, les mêmes turpitudes. Les ingrédients traditionnels du nativisme (mouvement militant en faveur de la limitation de l'immigration) sont alors réunis et le même phénomène de masse entraîne les mêmes conséquences. Cette minorité est pourtant loin d'être aussi homogène que semble le croire une large fraction de l'opinion publique. [...]
[...] L'assimilation des Hispaniques aux Etats-Unis à la fin des années 90 Avant la fin du XXe siècle, les Hispaniques seront plus nombreux que les Noirs et leur nombre pèsera lourdement sur la société des États-Unis : ils posent déjà des problèmes qu'on sait d'autant moins résoudre qu'ils ne se sont encore jamais posés-sous une telle forme à cette nation pourtant faite d'immigrants. -On n'intégrera pas les Hispaniques comme on a pu intégrer certains autres groupes en d'autres temps parce que leurs motivations, leur état d'esprit, leur héritage sont d'une autre nature. [...]
[...] A la différence de la masse des Américains qui, s'ils sont perméables aux théories nativistes de toujours, ne perçoivent sans doute pas encore ce qui constitue le vrai danger culturel pour toute la partie sud-ouest de leur pays, on peut se demander si le nouveau cocktail national trois cinquièmes de Wasps plus ou moins homogénéisés et deux cinquièmes d'un mélange afrohispanique déjà détonant ne risque pas d'exploser à tout moment. Bibliographie J. CAZEMAJOU, Les Minorités hispaniques en Amérique du Nord, Presses de l'université de Bordeaux, Bordeaux J. CAZEMAJOU & J.-P. MARTIN, La Crise du melting-pot, ethnicité et identité aux ÉtatsUnis de Kennedy à Reagan, coll. U.S.A. [...]
[...] Qui plus est, depuis 1972, l'American Heritage Act permet d'enseigner leur propre culture aux Hispaniques, parallèlement à la culture des États-Unis, de manière à consolider leurs racines tout en essayant de les intégrer. Les militants chicanos, après une période transitoire dans les années 1970, se sont attachés et s'emploient, semble-t-il, de plus en plus activement à développer le programme purement mexicain aux dépens de l'autre. Ira-t-on jusqu'à présenter le général Sam Houston, héros des écoliers américains, comme un bourreau sanguinaire et vulgaire qui extermina sauvagement les valeureux soldats du général mexicain Santa Anna pour s'emparer du Texas ? [...]
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