Aujourd'hui, dans une société qui a radicalement modifié sa perception de la famille (essor des familles recomposées et monoparentales) l'enfant est devenu une valeur sûre et l'aboutissement d'une réflexion et d'un accomplissement personnel médité. En effet, dans les pays développés, les grossesses non-désirées ou l'infertilité sont des phénomènes aujourd'hui plus rares grâce au développement des moyens scientifiques tels que la maîtrise de la fécondité, les progrès de la médecine et la lutte contre la stérilité. Cependant le perfectionnement des moyens de contraception, les études plus longues des hommes et aussi des femmes ainsi que la carrière professionnelle considérée souvent comme primordiale ont un impact néfaste sur les naissances: l'arrivée du premier enfant se fait plus tardivement et en moyenne les femmes ont moins d'enfants qu'avant. C'est ainsi que paradoxalement, malgré l'avancée scientifique des méthodes de procréation médicalement assistée, les taux de natalité dans les pays européens n'ont jamais été aussi bas que ces dernières décennies, les démographes parlent même "d'hiver démographique". L'enfant est ainsi devenu un véritable désir mûrement réfléchi.
L'adoption, c'est répondre à cette envie, à ce besoin d'être parents. Les raisons du choix de l'adoption plutôt que celui d'un enfant biologique sont diverses : stérilité, choix de vie, engagement humanitaire… Aventure humaine singulière, l'adoption naît de la rencontre de deux attentes : celle d'un enfant sans famille, celle d'une famille prête à l'aimer. Cet intime désir d'enfant mêle vie privée et sphère publique, car elle engendre un parcours administratif et judiciaire aux nombreux méandres. Sans frontières, elle est devenue une affaire d'État s'ouvrant au niveau international. Ce projet doit être mûrement réfléchi car élever un enfant qui a connu l'abandon peut présenter des difficultés particulières, mais peut aussi être la source de bonheurs infinis.
Plusieurs possibilités se présentent aux adoptants, adoption nationale ou internationale, adoption plénière ou simple, mais quelles voies privilégier ? De nos jours adopter à l'étranger est-ce réellement une solution de facilité par rapport à l'adoption nationale ? Dans un premier temps, nous traiterons de l'adoption internationale qui apparaît comme plus simple face à une adoption nationale en recul. Puis ensuite nous démontrerons que l'adoption à l'étranger peut être assimilée à un véritable « parcours du combattant ».
[...] Cette diminution du nombre d'enfants destinés à l'adoption internationale s'explique par plusieurs raisons. Tout d'abord, certains pays ont quasiment fermé leur adoption pour restructurer leur système adoptif, ce qui se répercuta sur le nombre d'enfants adoptés des pays d'accueil : comme ce fut le cas au Vietnam pour la France qui entraîna une chute des adoptions en 2007 ou en Chine pour des pays comme les Etats-Unis, la Suède, les Pays-Bas et la Norvège. Ces derniers connurent en 2006 des chutes respectives de et 23% du nombre d'enfants adoptés. [...]
[...] Photo de la Chine où la politique de l'enfant unique alimente le nombre d'enfants à adopter. Adopter c'est créer un lien de filiation juridique, mais aussi un lien d'amour paternel. II) L'adoption à l'internationale et ses contraintes cachées Un choix de pays complexe a)Les divers critères des pays d'origine Les adoptants, avant d'entreprendre toute démarche administrative pour l'adoption dans un pays d'origine, doivent choisir un continent puis, plus précisément, un pays pour entamer la recherche d'un enfant adoptable. Ce choix se fait en fonction de leurs affinités (précédent voyage, goût marqué pour la culture locale) mais aussi et surtout, en fonction des critères de ce pays. [...]
[...] Les chances de pouvoir adopter un enfant paraissent très dépendantes du milieu social. Pour les couples, une fois sur trois au moins l'un des conjoints est cadre et, à l'opposé, seulement sont ouvriers. À titre de comparaison, signalons que dans les départements de l'étude de l'INED de l'ensemble des hommes en couple âgés de 30 à 49 ans étaient cadres et étaient ouvriers. Ces inégalités sont encore plus accusées pour les femmes seules : quasiment aucune ouvrière n'adopte (contre dans la population féminine de référence) et seulement sont employées (contre 45 tandis que le tiers des adoptantes est cadre (contre 8 et la moitié profession intermédiaire (contre 22 Pour les couples, cette sélection apparaît pour l'essentiel en amont, dans la décision de se porter candidat. [...]
[...] L'adoption : Du Moyen Age au Code Civil Au Moyen-âge, l'influence croissante de la religion catholique dans les mœurs entraîne un déclin de l'adoption. L'Église met en avant la filiation légitime issue du mariage comme seule définition possible de la famille. L'adoption persiste encore dans les pays héritiers du droit romain et connaît un recul dans les pays coutumiers. À cette époque l'adoption devient une manière de remédier à l'absence d'enfants naturels. Cependant, l'adoption apparaît comme bien inférieure à la nature. [...]
[...] Les OAA accompagnent les parents tout au long de leur démarche d'adoption (envoi du dossier, suivi, formalités) et les accompagnent à l'étranger (fournissent un guide et un traducteur) jusqu'au retour en France avec l'enfant. De plus, ils mettent au service des adoptants leurs connaissances du pays et leurs infrastructures permanentes dans le pays d'origine. Aujourd'hui il existe 42 OAA, dont seulement quatre d'entre eux réalisent plus de cent adoptions par an (annexe VIII) qui exercent dans onze pays (annexe IX). [...]
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