De fait, l'adolescence apparaît comme un âge intermédiaire, voire incertain, et constitue à ce titre le « parent pauvre » des politiques publiques, notamment familiale, hormis sous l'angle de la délinquance qu'a traitée récemment et très complètement la commission d'enquête sénatoriale sur la délinquance des mineurs.
Les difficultés et les conduites à risque sont probablement inhérentes à cette période de mutation profonde qu'est l'adolescence.
Mais la façon dont elles peuvent être accompagnées, voire prévenues quand cela est possible, est à bien des égards déterminante pour l'avenir du jeune adulte, son insertion professionnelle, familiale et sociale.
Cette démarche constitue donc pour notre société un enjeu considérable et l'occasion pour elle de s'interroger sur la cohérence des valeurs qu'elle prétend transmettre...
[...] Il sera en effet d'abord une formule personnalisée. Il pourra donc être un parcours de formation, mais aussi prendre la forme d'une bourse, d'un soutien à la création de son emploi par un jeune, ou d'un contrat de type civil pour une tâche d'utilité sociale. De la même façon, si votre rapporteur ne cautionne en aucun cas la pratique humiliante du bizutage, il hésite pourtant à le qualifier incompatible avec les valeurs mêmes de l'éducation En effet, sa fonction intégrative et de franchissement d'une étape mérite d'être conservée sous une forme intelligente et respectueuse des élèves. [...]
[...] C'est ainsi en donnant aux jeunes adultes, qui sont peut-être le nouvel âge de la vie difficile de demain, une vraie place dans la société que les adolescents auront le désir de sortir de leur phase de transition. Or, c'est bien ce passage vers la vie adulte qui est in fine la solution de l'adolescence en crise. [...]
[...] C'est pourquoi l'adolescence ne dure encore qu'une semaine, le temps de ces épreuves, dans certaines sociétés africaines. Au fil du temps, les rites ont changé et se sont civilisés tout en conservant leur valeur symbolique qui fait leur importance. En effet, aux yeux des adultes comme des adolescents, le rite d'initiation permet de marquer le début de la vie adulte. Avec la fin du service militaire, le dernier de ces rites organisés par la société a disparu. Les adolescents, surtout s'ils peinent à obtenir un diplôme ou un emploi stable, n'ont donc plus de repère clair entre l'adolescence et l'âge adulte et ne savent comment obtenir la reconnaissance des adultes qui les sortirait de cet âge de transition. [...]
[...] Or la profession est en crise. Ainsi, sur 2.000 postes de praticiens hospitaliers ne sont pas pourvus. Pour combler ce déficit, la France se voit actuellement obligée de former très rapidement des médecins- généralistes et de recruter des praticiens étrangers. En outre, la présence de pédopsychiatres est largement insuffisante en milieu pénitentiaire, alors que les adolescents concernés en auraient réellement besoin. Elle doit donc retrouver toute sa place dans notre système de soins, et ceci d'autant plus que le constat fait précédemment sur la santé mentale des adolescents est loin d'être satisfaisant. [...]
[...] Pour cela, les liens entre les deux systèmes doivent être renforcés. Il serait également souhaitable que la médecine scolaire prenne mieux en compte les adolescents, ainsi que le préconise Mme Claire Brisset, défenseure des enfants, dans son rapport annuel 2002 consacré à l'étude du droit des enfants dans le domaine de la santé. De fait, certains troubles ne peuvent être décelés qu'à l'adolescence, comme les troubles du comportement alimentaire, le trouble panique ou encore la consommation de substances psychoactives, qui justifient un examen systématique des adolescents avant la fin de la scolarité obligatoire. [...]
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