La méthode Rheingold consiste à considérer un ensemble de tendances technologiques et sociales et à réfléchir sur ce que leur combinaison produit de neuf:
- la multiplication des puces dans l'environnement,
- Le réseau Internet,
- l'omniprésence des réseaux sans fil,
- les technologies de géolocalisation,
- le partage de disques durs, le réseaux de personnes,
- la maturation des outils et des pratiques communautaires, tant dans la sphère non marchande (les communautés du “libre", les blogs…) que dans l'espace marchand (les systèmes de réputation d'eBay ou d'Amazon)…
Tout cela compose “une infrastructure qui rend possible certaines actions humaines qui ne l'étaient pas auparavant.”
C'est-à-dire que les nouvelles technologies, qu'elles proviennent de la téléphonie ou de l'informatique, peuvent fonctionner aujourd'hui en « synergie » et rendrent possible des actions humaines instantanées et simultanées, dans le but de se faire entendre, se faire remarquer, ou d'agir dans un but politico-social précis.
De ce fait, il faut aussi y voir l'influence que ces outils aujourd'hui exercent sur de plus en plus de gens… et bientôt sur l'ensemble des politiques et des organisations.
Nous allons donc voir les différentes formes que peuvent prendre les actions collectives grâce à ces nouvelles infrastructures.
[...] La question est de savoir si on peut s'attendre à ce que des populations soient plus militantes simplement parce que certaines technologies le leur en donnent la possibilité ? Au niveau politique Les technologies de communication mobile qui existent aujourd'hui donnent un nouveau pouvoir d'organisation aux individus à des fins d'action collective. Ce pouvoir a apparemment un impact à terme sur le rôle et l'utilité des partis politiques et des organisations syndicales. C'est un mauvais signe pour les partis et autres groupes d'intérêts qui ne savent pas utiliser ces technologies smart mobs pour mobiliser et coordonner les actions de lobbying, les tactiques électorales et les manifestations. [...]
[...] Ils ont envoyé en décembre 2002 à la veille des élections des milliers d'emails et de SMS pour contrebalancer le pouvoir de la presse conservatrice. Une double signification Si ces nouvelles technologies ont beaucoup de conséquences positives, il y a aussi des aspects négatifs. En anglais, le terme "mob" a un double sens : foule et crime organisé. Il évoque la mobilité mais a aussi des connotations négatives, comme celle de cohue ou de mafia. Une "foule intelligente" n'est pas nécessairement une foule qui agit judicieusement. [...]
[...] Et, même si elles pouvaient demain être mises au service de tous les marketings, de toutes les guérillas, de tous les terrorismes, elles laissent aussi espérer la reconquête des rues par des citadins venus y semer de la poésie, y faire entendre des rires, pour rendre enfin comme une douceur au monde. CONCLUSION Les technologies permettent désormais “d'agir ensemble de manières nouvelles et dans des circonstances où l'action collective n'était pas possible auparavant". C'est ici qu'arrivent les smart mobs, qui se composent personnes capables d'agir ensemble sans même se connaître". D'une part, la collaboration peut être plus productive que la poursuite à courte vue de l'intérêt personnel ; d'autre part, les individus sont plus altruistes (ou coopératifs) qu'on ne le croît. [...]
[...] Les gens utilisent ces technologies pour des usages très divers : certains usages sont très sérieux (mobilisation lors des élections et manifestions politiques). D'autres sont plus frivoles comme les "foules inexplicables" ou "flash mobs" (cf IV) et relèvent peut-être simplement d'effets de mode. Des comportements nouveaux apparaissent. Le seuil à partir duquel l'action collective est possible est baissé grâce à l'échange permanent d'informations. L'échelle sur laquelle cette coopération est possible s'amplifie considérablement. Il en résulte une capacité accrue d'auto organisation qui donne lieu à l'émergence de "foules intelligentes". [...]
[...] L'organisation Moveon.org mobilise ainsi des millions d'électeurs et a pu rendre crédible Howard Dean, qui passait au départ pour un candidat démocrate marginal. Pendant les manifestations contre la guerre en Irak, Internet et les téléphones portables et SMS ont permis à une multitude de groupes de s'auto- organiser. Certes, il y avait quelques grands groupes fédérateurs. Mais la plupart étaient des petits groupes qui ont pu mobiliser leurs membres très rapidement. De Londres à Manille, de Seattle à Séoul, nous avons vu des exemples du pouvoir considérable de ces "foules intelligentes". [...]
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