Commençons par définir ce que nous entendons par action collective. Selon Erik Neveu, « Il s'agit d'un agir ensemble intentionnel, marqué par le projet explicite des protagonistes de se mobiliser de concert. Cet agir ensemble se développe dans une logique de revendication, de défense d'un intérêt matériel ou d'une cause ».
[...] Conclusion: Il faut retenir de la notion de "répertoire d'action collective" que les formes de protestations ne sont pas aléatoires mais qu'elles s'inspirent de registres ou répertoires préexistants qui peuvent faire l'objet d'adaptations selon les dispositions sociales des acteurs qui se mobilisent. [...]
[...] Les mouvements sociaux semblent diverger les uns des autres. Mais si la protestation s'oppose aux formes les plus organisées et officielles d'expression, elle a aussi ses règles et ses constantes. C'est cette régularité que recouvre la notion de "répertoire d'action collective" élaborée par l'historien américain Charles Tilly pour suggérer l'existence de formes d'institutionnalisation propres aux mouvements sociaux. Charles Tilly définit dans son ouvrage majeur (La France conteste de 1600 à nos jours) publié en 1986 son concept de répertoire d'action collective à partir d'une métaphore musicale : "Toute population a un répertoire limité d'actions collectives, c'est-à-dire de moyens d'agir en commun sur la base d'intérêts partagés ( Ces différents moyens d'action composent un répertoire, un peu au sens où on l'entend dans le théâtre et la musique, mais qui ressemble plus à celui de la commedia dell'arte ou du jazz qu'à celui d'un ensemble classique. [...]
[...] Olson par exemple ne dit rien du contexte social et politique qui peut influer sur la décision de participation à l'action collective. D'autre part, il raisonne à partir d'un individu abstrait, fondé uniquement sur la rationalité économique, soit sur un seul aspect de la rationalité individuelle Une meilleure prise en compte du contexte D'autres travaux vont alors chercher à explorer ces zones d'ombre. Certains vont d'abord tenter de mieux mettre en évidence l'influence du contexte social et politique sur les mouvements sociaux, sans remettre en cause pour autant les fondements de la théorie d'Olson. [...]
[...] C'est un engagement à risque et sans aucun bénéfice pour les intéressés. Ici, c'est le coût même de l'action, en même temps que les valeurs qu'elle défend, qui les motive. A l'évidence, le modèle olsonien ne peut expliquer ce type d'engagement. Il faut donc recourir à d'autres facteurs explicatifs que la simple rationalité économique et calculatrice. Ce qui passe notamment par la redéfinition de la notion de bénéfice, ou de redistribution, de l'action telle qu'elle est pensée dans le modèle olsonien. [...]
[...] Le contexte social exerce donc une influence certaine sur les mouvements sociaux. Contexte social et contexte politique sont donc des facteurs déterminants pour le devenir de la mobilisation. Ces travaux ont permis d'apporter de l'épaisseur sociale et politique au modèle olsonien La question identitaire Mais ils ne permettent pas pour autant de résoudre tous les problèmes soulevés par ce modèle. D'autres travaux, plus critiques, se sont attachés aux difficultés liées aux hypothèses de base du modèle, et spécifiquement à l'hypothèse de rationalité strictement économique de l'individu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture