Il s'agira, ici, de distinguer plusieurs types de pouvoirs locaux, ce qui aura forcément un aspect artificiel. En effet, notre typologie peut être contestée. Elle peut apparaître arbitraire. De plus, si dans chaque type de situation distinguée un type de pouvoir local domine, ce type de pouvoir peut être dominant mais non exclusif.
C'est donc en ayant bien conscience des fragilités de nos distinctions que nous nous poserons la question centrale : parmi les types ainsi arbitrairement distingués, quel type de gouvernement local, voire quelle combinaison entre plusieurs types, peut conduire à la meilleure intégration sociale ?
L'exercice, car il ne s'agit que de cela, sera donc double, et ses résultats doublement réfutables. Se demander, après, notamment, Dahl (1), qui, réellement, gouverne le local : des pouvoirs traditionnels, des pouvoirs occultes, des administrations de mission, des pouvoirs déconcentrés, des instances décentralisées, des instances délibératives « hybrides » (2), voire un ou des
« despotes éclairés » ? Et, en même temps, se demander quel type de gouvernement local, ou de combinaison de pouvoirs locaux, pourrait conduire à l'optimum d'intégration sociale ?
La question ici posée est donc la suivante : en fonction du seul critère, ou du critère dominant de l'intégration sociale, quelle pourrait être la meilleure formule politico-administrative, ou le meilleur mixte ? Et, accessoirement, quelle formule éviter absolument ?
[...] Les pouvoirs traditionnels se sont enracinés dans la longue durée. Ils renvoient à la notion de légitimité paroissiale et de légitimité pastorale, légitimités de proximité. Et aussi à la légitimité de nature traditionnelle, peut être renforcée par du charismatique, des chefs traditionnels. Tout cela contribue à une forte emprise du chef, qui toutefois peut écouter et consulter, sur les destins individuels et sur le destin collectif (...)
[...] "Forums hybrides nouveaux modes de participation, et intégration locale Il s'agirait justement de reconnaître cette subpolitique et d'hybrider la délibération politique des élus avec l'expression des associations, des groupes de pression, des représentants de la société civile des communautés cette participation pouvant aller de la simple consultation à la participation à la décision. Pour certains, cela permettrait rapprocherait les élus du réel, cela contribuerait à une sorte de démocratie continue et faciliterait l'expression et l'intégration de tous. Cela représenterait l'idéal démocratique pour nos sociétés complexes. Pour d'autres, cela conduirait à des bavardages, blocages, chantages catégoriels, prises en otage de toute une société par tel groupe médiatiquement dominant. [...]
[...] 8-Imprimerie Royale, Rabat 9-La décentralisation au Maroc, Nathan p.241. 10-Ulrich Beck, La Société du Risque, sur la voie d'une autre modernité,1986, traduit de l'allemand par Laure Bernardi, préface de Bruno Latour, Flammarion p., chapitre p 11- Bernard Cubertafond, le léninisme médiatico gramscien : Bodin et Rousseau assaillis par Lénine et Gramsci Politeïa, p.69-74 12- Dominique Rousseau, De la Démocratie Continue, préface de Georges Vedel, BruylantLGDJ 13- Démocratie locale et délibération au Cameroun in Gouverner les sociétés africaines, Acteurs et Institutions, sous la direction de Patrick Quantin, Kathala p.133 à p.154, p.156. [...]
[...] La question ici posée est donc la suivante : en fonction du seul critère, ou du critère dominant de l'intégration sociale, quelle pourrait être la meilleure formule politico-administrative, ou le meilleur mixte ? Et, accessoirement, quelle formule éviter absolument ? Pouvoirs traditionnels et intégration. Les pouvoirs traditionnels se sont enracinés dans la longue durée. Ils renvoient à la notion de légitimité paroissiale et de légitimité pastorale, légitimités de proximité. Et aussi à la légitimité de nature traditionnelle, peut être renforcée par du charismatique, des chefs traditionnels. [...]
[...] Connaissance réelle des problèmes des gens, de la base application de codes sociaux et de règles lentement secrétées, connaissance et poursuite de la tradition, voire contact avec les forces occultes du lieu, communions communautaires, proximité des instances de règlement des conflits et espaces familiers de négociation, voilà qui concourt à une forte cohésion. Mais c'est une intégration souvent régressive et coercitive ne correspondant pas aux aspirations démocratiques et modernisatrices de populations désormais éduquées, informées et aspirant au mieux être économique social et citoyen. Cette intégration sous tension est précaire. C'est une forme de totalitarisme. Elle peut servir à justifier un pouvoir arbitraire. [...]
[...] N'y a-t-il pas, particulièrement ici, nécessité de consultations et de participations, de sub-démocratie ou de forums hybrides ? On retrouve ici la question de la participation des intéressés et de la société civile Pourtant, le dernier mot ne doit-il pas revenir au responsable politique, qui s'engage et qui sera jugé, et peut-être récusé, à partir de ses actes ; trop de consultations tourne à l'éparpillement des projets, ou à l'inertie, ou encore à la quête, pusillanime, du plus petit commun dénominateur. [...]
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